lundi 5 août 2013

OÙ SONT NOS REPÈRES ?


Le gouvernement de Madame Marois a annoncé il y a quelques mois qu'il allait encadrer les "fins de vie" pour ceux ou celles qui auront décidé en pleine connaissance de cause de mettre fin à leurs jours, et que des médecins pourront dans ce contexte alléger des souffrances jugées "insoutenables". Les médecins pourront aussi dire refuser d'agir en ce sens. Nous aurons donc deux sortes de médecins: les "médecins de la mort" (ceux qui accepteront de mettre fin à des vies), et les autres.... Je ne fais même pas d'ironie.

J'éprouve un profond malaise moral et sociétal avec cela. Le plus important des commandements de Dieu était "Tu ne tueras pas". Le crime le plus répugnant est celui du meurtre. La ministre québécoise Véronique Hivon affirme que "la majorité de la population est maintenant prête" pour cet "encadrement" de la fin de vie. Comme si une majorité pouvait décider par vote ou par sondage du bien ou du mal.

Je suis profondément mal à l'aise avec tout cela parce que je crois être moral, parce que je crois que la vie est la chose la plus importante pour qui que ce soit, et que nous sommes jugés par le respect que nous avons envers cette vie. Je suis profondément mal à l'aise avec tout cela parce que c'est un déni d'espoir. C'est une capitulation personnelle et collective.

Personnellement, j'ai demandé à ce qu'il n'y ait pas "d'acharnement thérapeutique" à mon égard, si jamais ma santé se dégradait au point de perdre conscience. Cela dit, je crois comprendre les raisons de gens qui, du fond de leur désespoir, veulent mettre fin à leurs jours. Je les respecte. Mais ce n'est quand même pas une raison pour que l'État, en notre nom à tous, devienne le complice volontaire de leur suicide assisté.

Suis-je le seul à penser ainsi ? Est-ce parce que je suis vieux et dépassé que je ressens ce malaise ? Peut-être, sauf que de dire cela ne fait pas disparaître mon mal d'être face à une mesure que je peine à imaginer et à accepter... Où sont nos repères, s'il en reste ?



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