mardi 13 octobre 2020

EUH… L’ACTION DE GRÂCES…

Hier, alors que je laissais aller librement ma plume pour écrire un peu n’importe quoi, j’ai complètement oublié qu’à l’origine, je voulais traiter du sens de cette fête qu’est l’Action de grâces. Ça m’est sorti de la tête, tout simplement. Puis, hier soir ou ce matin, j’ai eu cette révélation : je n'ai pas écrit  un mot là-dessus.

Je ne culpabilise pas, mais je me demande pourquoi mon intention de départ est disparue ainsi. J’ose une réponse.

Dans l’Encyclopédie canadienne[1], je lis ceci : « L’Action de grâce est célébrée pour la première fois de façon annuelle et officielle au Canada le 6 novembre 1879, bien que les peuples autochtones au Canada célébraient la récolte automnale bien avant l’arrivée des colons européens. Sir Martin Frobisher et son équipage sont les premiers Européens à célébrer l’Action de grâce en Amérique du Nord, en 1578. La tradition est rapidement imitée par les habitants de la Nouvelle-France sous l’autorité de Samuel de Champlain en 1606. Les célébrations s’accompagnent de la dinde, qui ne se trouve qu’en Amérique du Nord à l’époque. La courge et la citrouille, elles, sont introduites en Nouvelle-Écosse dans les années 1750. Il faudra attendre les années 1870 avant qu’elles soient mieux connues ailleurs sur le territoire canadien. En 1957, on décrète que l’Action de grâce devra être célébrée tous les deuxièmes lundis du mois d’octobre. L’Action de grâce est un jour férié officiel partout au Canada, sauf à l’Île-du-Prince-Édouard, au Nouveau-Brunswick, et en Nouvelle-Écosse. »

Bon, c’est évident que l’Action de grâces est une fête des récoltes, une fête de la reconnaissance envers Dieu pour des récoltes réussies et engrangées pour passer l’hiver. Disons que cela était vrai il y a 75 ou 125 ans, même avant cela. Mais aujourd’hui, en 2020, fêter l’Action de grâces dans nos milieux urbanisés où 90% de la population réside, ça fait un peu curieux.

Je sais, vous allez me dire que plein de gens, aujourd’hui, en raison notamment de la pandémie reliée à la Covid-19, ont développé de petits lopins agricoles un peu partout : sur leur toit, sur leur balcon, dans leur cour, dans les jardins communautaires installés ici et là, et c’est très bien. Ces gens-là ont raison de fêter leurs récoltes. Ils et elles ont travaillé dur et fort et ce n’est que juste qu’ils et elles profitent du résultat de leurs efforts assidus avec les fruits et légumes ainsi produits.

Cependant, ces agriculteurs urbains demeurent une minorité. La majorité « fait ses récoltes » au supermarché, parce que les habitudes de vie ont changé du tout au tout depuis un siècle et plus. On ne parle plus d’agriculture, mais plutôt « d’industries agro-alimentaires » ; les fermes familiales ont laissé la place à des exploitations agricoles de taille quasi-industrielle. Un réseau tissé serré assure la cueillette, la transformation et la livraison dans les épiceries des produits nécessaires à l’alimentation.

La grande majorité des gens habitant les sociétés occidentales n’a plus aucun motif de célébrer l’Action de grâces. Cette fête ne rime plus à rien, sauf à une fin de semaine de trois jours. Mais comme dans le cas de l’Halloween (fête totalement vide s’il en est une), on continue à profiter du lundi de congé et surtout, hélas, on ne se demande même plus pourquoi cette « fête » existe.

À bien y penser, tout ça, c’est quand même bizarre, non ?

Image : La Presse canadienne, Matthew Meade

lundi 12 octobre 2020

DE CHOSES ET D’AUTRES…

Oui, on est tous confinés pour 28 jours. Du moins, c’est ce que le premier ministre Legault a demandé aux Québécois la semaine dernière pour tenter de contenir cette 2e vague de la pandémie de la Covid-19. Ça fait que je reste chez moi. Du matin au soir.

Je tape sur mon clavier d’ordinateur, je lis (en ligne) les nouvelles et les pseudo-nouvelles. J’essaie de me tenir informé mais en même temps, tout ce que je vois à la télévision m’apparaît tellement futile que je me demande à chaque soir pourquoi et en vertu de quel atavisme je suis resté assis aussi longtemps devant cet écran.

C’est vrai que j’ai eu le privilège (parce que je suis assez vieux pour cela) d’avoir vu la télévision « arriver » chez nous à l’automne de 1952, il y a donc 68 ans de cela. C’était tellement nouveau que notre mère oubliait de nous envoyer nous coucher, nous les enfants. Il y eût rapidement des émissions pour enfants juste avant le souper, puis les téléromans et les sports.

Je me souviens bien sûr de La Famille Plouffe, le mercredi soir, qui était suivie à neuf heures de la lutte décrite à l’écran par Michel Normandin. J’ai un vague souvenir du couronnement d’Élizabeth II diffusé de Londres « en direct ». J’ai su longtemps après que la BBC avait filmé la cérémonie grandiose, puis qu’une copie de ce film avait été embarquée dans un avion canadien ; pendant la traversée de l’Atlantique, le film a été développé, monté et dès l’atterrissage, apporté à Radio-Canada qui l’a diffusé. Le « direct » des années 1950…

Pendant que mon esprit vagabonde ainsi, j’oublie un instant le virus ambiant et me remémorer des éléments de mon passé m’éloigne quelque peu d’un quotidien qui pourrait, à la longue, devenir déprimant. Heureusement, j’écris.

J’écris, comme ce matin, un peu n’importe quoi qui me vient à l’esprit mais j’avance aussi des romans dont j’ai entrepris la création mais qui représentent un défi quant à leur évolution et à leur éventuelle conclusion. Cela ne me dérange pas trop, mais parfois, je frustre un peu quand j’ai le syndrome de la page blanche. Surtout dans un ouvrage dont je suis le créateur et l’auteur jusqu’à cette page 46, ou 62, ou 23… J’ai aussi découvert qu’écrire n’est jamais terminé. 

Je relis mes premiers romans que j’ai pu faire publier sur Kobo[1] : je m’étonne des fautes ou des coquilles qui m’ont échappé lors des nombreuses relectures que j’ai faites, et lors de lectures faites par mon comité de lecture. C’est une belle leçon d’humilité.





En même temps, ces relectures occasionnelles sont une puissante motivation pour continuer, pour aller de l’avant avec ce type d’écriture que je n’ai jamais osé entreprendre durant ma carrière professionnelle proprement dite. Et Dieu sait si j’ai écrit durant cette carrière, mais pas de fiction, jamais. Depuis quelques années, cependant, je me reprends.

Et ça me fait penser : confinement ou pas, des romans en chantier m’attendent…

À la prochaine !