mercredi 27 avril 2016

MURDER AT MEDICINE HAT

Note : J'ai un ancien collègue de la CBC, Richard Inwood, qui est maintenant retiré et vit à Ottawa. Parmi ses nombreux intérêts, Richard étudie en permanence la seconde guerre mondiale et surtout la façon dont elle a eu un impact ici, au Canada. Au fil des mois, il m'a fait parvenir certains de ses textes qui sont fort intéressants pour quiconque s'intéresse à l'histoire de notre pays. Il a accepté que je les reproduise ici, sur mon blogue, pour leur assurer une plus grande diffusion Voici le premier de ces textes.

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Murder at Medicine Hat
Officers and gentlemen? Officers…maybe.  But, Gentlemen?…anything but. Four World War II German prisoners-of-war at Camp 132 - Medicine Hat, Alberta murdered two of their countrymen.

Victim No.1 was August Plaszec.  Before the war, he had a farm near Nordlunen-Germany.  A Roman Catholic, he stood only 5’5” and weighed just 150 pounds, but he sought some adventure and joined the French Foreign Legion. In the 1930’s, Legionnaires, who returned to Germany were ‘re-educated’ in Nazi ideology and inducted into the army. Because of his experience with the Legion in Africa, he was assigned to Erwin Rommel’s “Afrika Korps”. In 1943, at Tobruk, Rommel’s corps was almost wiped out and Plaszec was captured by the British. He and several other ex-Legionnaires were eventually sent to Camp 132, at Medicine Hat in Alberta. 

Camp 132, Medicine Hat, Alberta
Camp 132 was a very, very rough place. It was huge… built to accommodate more than 12,000 prisoners. It was so huge that the Canadian military only patrolled outside the wire. The prisoners themselves controlled the inside. Inevitably, cliques were formed. There were hard core Nazis. There were Communists. There were pacifists. You name it; they were all there. And, they didn’t get along.
The ex-Legionnaires would meet near a soccer field in the camp compound to reminisce about the past and speculate about their future. That made them suspect in the eyes of leading Nazi elements. On July 22nd 1943, an angry mob grabbed Plaszec and dragged him outside, where he was kicked and beaten with a rock, then, taken to an exercise hall, where he was hanged.

Victim No.2 was Karl Lehmann. He was a stout, middle aged man. Before the war, he had been a professor of languages at the University of Erlangen. His ‘crime’?  He spoke out against the Nazi regime and he predicted that Germany would lose the war. On September 10th, 1943, he was beaten by four men…one of them, a boxing instructor. After the beating, Lehmann was hanged by the neck from a ceiling pipe.
It took a months to identify the killers in both of these incidents. The investigations were stymied by a strict code of silence, enforced by the highest-ranking officers in the camp. as the police investigations dragged on, it was decided that some undercover work was required.

Among those brought in for the job, was Georges Hamel. As a young lieutenant in World War I, he was captured and spent two years as a prisoner in a Stalag. To pass the time in captivity, he learned to speak German. Hamel learned well enough to eventually pass for a German. He was considered too old to serve in World War II. Instead, the long-time railway telegrapher was recruited by authorities to serve at the Camp X spy school, near Whitby-Ontario, where he performed varied duties, including dressing up in a Wehrmacht uniform and mingling with incoming German P.O.W. officers to gather intelligence.
This is what he did at Medicine Hat. Hamel was interned at Camp 132. There, he and other investigators finally identified the killers.

Heinrich Busch, a pilot shot down over England…Willi Mueller, a pilot who suffered a similar fate north of Glasgow…Bruno Perzonowsky, a navigator who was captured in North Wales….and Walter Wolf, a sergeant captured in Africa were tried and convicted. Under the terms of article 45 of the Geneva Convention, they were subject to Canadian law. All four were hanged on December 18th 1946. 
To end on a more pleasant note….Some of the Camp 132 P.O.W.s were trusted to leave the compound and work in small businesses or as farm labourers. Often they established a close bond with local families. Many returned after the war….some to visit….others even to stay.

Richard Inwood - April 2016
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Image : Internet

 

vendredi 8 avril 2016

SAM HAMAD, OU LE LYNCHAGE PUBLIC


Jusqu'ici, Sam Hamad n'a rien fait d'illégal au sens de la loi. Aucun des courriels que quelqu'un à l'UPAC a fournis à l'émission Enquêtes n'était signé par Sam Hamad. C'était plutôt Marc-Yvan Côté qui parlait de Sam Hamad dans ces courriels. Pour les médias et les oppositions, ce n'est pas important.
Je connais M. Hamad depuis près de 20 ans, même si nous ne sommes pas des amis proches. Ce que je sais, c'est qu'il est dévoué, honnête, engagé et très intègre. Certes, politiquement, il a été très imprudent en maintenant des contacts avec Marc-Yvan Côté, le pestiféré de la politique. Sam Hamad a aussi manqué de jugement en allant tout-à-coup en Floride. Mais il a reconnu rapidement ses erreurs. Pour les médias et les oppositions, encore une fois, ce n'est pas important.
Jusqu'ici, Sam Hamad n'a rien fait d'illégal, ce qui, soit dit entre nous, importe peu dans le monde politico-médiatique.

Cela établi, que reste-t-il ? Il reste un jeu politique plutôt sordide qui a consisté à tenter d'affaiblir le plus possible le gouvernement en procédant au lynchage public de Sam Hamad sans qu'aucune présomption d'innocence ne soit exercée à son endroit. Il nous reste un goût amer en bouche.

Sam Hamad a été jugé, condamné et exécuté politiquement sans qu'il ait eu vraiment son mot à dire. Mais quoi qu'il ait eu à dire, pour les médias et les oppositions, ce n'était pas important.

Bien sûr, lorsque le Commissaire à l'éthique, le Vérificateur général et le Directeur général des élections remettront le résultat de leurs enquêtes, résultat fort prévisible par ailleurs, les médias et les oppositions auront passé à autre chose.
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Image : La Presse, via Internet

mardi 5 avril 2016

UNE ÉTRANGE RÉMINISCENCE…

En 1975, j'étais correspondant parlementaire de Radio-Canada au Parlement de Québec. J'étais donc aux premières loges pour assister à la rapide descente aux enfers du gouvernement de Robert Bourassa. Ce dernier avait brillamment remporté l'élection de 1973 avec 102 députés. Face à cette troupe imposante, il n'y avait que six députés péquistes et deux députés créditistes.

Puis, assez rapidement, les choses dégénérèrent. Des rumeurs de corruption, des enquêtes, un chantier olympique soumis aux diktats des syndicats, le saccage syndical à la Baie James, tout cela se mit à pleuvoir sur le gouvernement de Robert Bourassa sans que les explications gouvernementales ne renversent la méfiance grandissante à son endroit.
Pour ceux et celles qui n'ont pas vécu cette période, il faut rappeler qu'en 1976, Robert Bourassa était, selon plusieurs, l'homme le plus détesté du Québec. Face à lui, à Ottawa, régnait Pierre-Elliott Trudeau, premier ministre majoritaire dont la popularité au Québec ne se démentait pas : les libéraux fédéraux détenaient tous les comtés fédéraux sauf un, au Québec.

Empêtré dans des difficultés croissantes, escomptant profiter du succès des Jeux olympiques de 1976 et invoquant le danger d'un rapatriement unilatéral de la constitution canadienne par Ottawa, Robert Bourassa déclencha des élections hâtives pour le 15 novembre 1976. La campagne serait brève : seulement quatre semaines. C'est le Parti québécois de René Lévesque qui prit le pouvoir. On connaît la suite.

Curieuse ressemblance
Bien sûr, 2016 n'est pas 1976. Toutefois, l'état des choses sur la scène politique provinciale me fait vivre une étrange réminiscence.

D'abord, la méfiance et de le cynisme. Comme en 1976, projet olympique en moins, le degré de méfiance et de cynisme envers la classe politique est devenu très élevé dans la population et chez les commentateurs politiques, quelle que soit leur orientation partisane. Même La Presse, que personne ne soupçonnerait d'avoir des atomes crochus avec le Parti québécois, assène depuis quelques semaines des critiques d'une férocité évidente à l'endroit du gouvernement de Philippe Couillard. Ces critiques, qui viennent de partout, alimentent méfiance et cynisme dans la population, ce que reflètent en bonne partie les sondages.
Ensuite, il y a eu des efforts inutiles de redressement du côté du gouvernement. Comme pour le Robert  Bourassa de 1976, le gouvernement Couillard fait tout pour tenter de corriger le tir, mais sans succès. Remaniement miné la maladie de Pierre Moreau, peut-être le ministre le plus politiquement solide de ce gouvernement, et vite oublié, un budget éclipsé par les arrestations de Nathalie Normandeau et de Marc-Yvan Côté, un projet de loi liberticide (le 59) sur le discours haineux qu'il n'essaie même pas de définir, une fuite de courriels qui met en évidence des accointances douteuses entre Marc-Yvan Côté, un pestiféré politique, et Sam Hamad, qui se retire temporairement du conseil des ministres et qui, au lieu de demeurer chez lui, va en Floride sans réaliser le genre de message plutôt asocial que cela envoie dans la circonstance, bref, rien ne va plus pour ce gouvernement.

Son chef risque peut-être de devenir lui aussi, si rien ne change, l'homme le plus détesté du Québec.

Des différences
Mais des différences existent avec 1976. D'abord, le gouvernement Couillard a deux ans devant lui. Il a donc encore du temps. Ensuite, ce gouvernement a la possibilité de proroger la session en cours en juin et de tenter de repartir à neuf avec un discours inaugural et un programme législatif renouvelé en septembre ou octobre prochain. Enfin, la pause estivale serait l'occasion pour le premier ministre de changer la composition de son cabinet politique personnel rapproché et d'envisager - oui, encore une fois -  d'alléger son Conseil des ministres de ses éléments les plus faibles.

Le premier ministre pourrait aussi faire davantage appel et confiance à de jeunes députés pour remettre son gouvernement sur les rails. Enfin, il lui faut développer davantage d'empathie avec la population québécoise, être plus en symbiose avec les préoccupations des citoyens et des citoyennes. En un mot, le message actuel du gouvernement ne passe plus.

Est-ce que ce gouvernement est encore capable de redresser les choses ? J'ignore s'il peut le faire, mais je pense qu'il est condamné à le faire. Avec un peu plus de marge de manœuvre financière, résultat de deux années d'austérité imposée, il est grand temps que le gouvernement de Philippe Couillard sorte de sa bulle et redéfinisse ses objectifs pour le Québec.
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Images : Robert Bourassa : Internet
   
            Philippe Couillard : Le Devoir (via Internet)