mercredi 17 septembre 2014

Le résultat du référendum écossais : une réflexion avant le résultat

Les Écossais vont voter OUI ou NON au référendum sur l'indépendance de l'Écosse. J'en ai un peu marre d'entendre et de voir tous ces journalistes et analystes nous dire qu'il est impossible de dire qui va gagner, que les camps du "oui" et du "non" sont trop près l'un de l'autre, etc. Où étaient donc tous ces "placoteux" de l'information au cours des dernières décennies, lors de référendums et d'élections ? N'ont-ils rien appris ?
 
Je m'explique, et je me lance, au risque de me tromper.

Je ne connais pas, personnellement, d'Écossais. J'ai connu naguère, il y a plusieurs décennies, un collègue journaliste, Bob MacKenzie, correspondant à Québec du Toronto Star, Écossais farouchement anti-anglais, mais, malheureusement, que je ne l'ai pas croisé depuis au moins 15 ans.
 
L'issue du référendum écossais ne me fait ni chaud ni froid. Toutefois, le phénomène politique m'intéresse, car le politique m'intéresse, où qu'il survienne.
 
Au moment où j'écris ces lignes, les derniers sondages placent le OUI entre 45 et 48 % des voix, et le NON entre 52 et 55 % des votes. Je n'apprends rien à personne. Par contre, il subsiste toujours près de 20 % des voteurs inscrits qui se disent indécis ou non décidés.
 
Cette situation, à mes yeux, veut tout simplement dire que le camp du NON va remporter ce référendum. Vous pourrez dire que vous l'avez lu sous ma plume, en premier. 


La vraie nature des indécis...

 
Pourquoi le NON va-t-il l'emporter ? La réponse est très simple. Certains, optimistes, vont chercher à répartir les indécis à peu près moitié -  moitié entre les deux camps. Au regard de toutes les élections dans le passé et des référendums, ce serait une erreur.
 
Les spécialistes des sondages vont vous le dire : les gens qui, même à la veille du jour du vote, se disent indécis se classent en deux groupes : d'une part, il y a vraiment des personnes qui vont se décider à la dernière seconde, dans l'isoloir, et à ce titre, elles sont vraiment indécises, et il est très difficile de dire où ira leur vote. Mais d'autre part, chez les fameux indécis, il y a les "discrets" et ces discrets, une fois sondés après le vote, se sont toujours identifiés en majorité pour le statu quo, ou encore pour le camp qui paraît gagnant.
Chez les personnes qui vont se décider dans l'isoloir, il est permis de croire qu'il y en aura autant pour le OUI que pour le NON. Ce facteur ne changera pas le résultat global du vote. Toutefois, chez les "indécis" qui sont plutôt des personnes "discrètes", celles-ci vont voter en majorité pour le statu quo ou pour le camp qui, maintenant, semble sur le point de gagner même par la peau des fesses, donc pour le NON.
 
Si ce groupe d'indécis ne représentait que quelques points de pourcentage, on pourrait ignorer leur effet sur le résultat du référendum écossais. Mais en vérité, à près de 20 % des inscrits, il faut en tenir compte.
 
Je crois que les jeux sont faits, en Écosse. À moins d'un événement hors du commun, je pense donc que le NON va l'emporter et oui, je suis très conscient que je peux me tromper.
 
Le résultat ne veut pas dire que les problèmes tant de l'Écosse que de la Grande-Bretagne seront réglés, loin de là. Mais cela, c'est une toute autre histoire...

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samedi 6 septembre 2014

IL N'Y A PAS DE PETITES ÉCONOMIES, DISENT-ILS…

Le Parlement de l'Ontario compte, en 2014, 107 députés, soit 18 de moins que le nombre de députés à l'Assemblée nationale du Québec. Seulement à ce chapitre, cela représente pour la province voisine une vingtaine de millions $ de moins en dépenses par année. Au 1er juillet 2012, le Québec comptait un peu plus de 8 millions d'habitants, et l'Ontario, 13,5 millions.

Est-ce que les 107 députés de Queen's Park signifient une vie politique ontarienne moins démocratique qu'au Québec ? À voir le nombre de fois où le gouvernement de l'Ontario a été minoritaire depuis 35 ans, il est permis d'en douter. Tout comme au Québec, la vie politique ontarienne est très animée, et tout ne baigne pas dans l'huile entre les conservateurs, les libéraux et les néo démocrates.
Question : pourquoi ne pas imiter l'Ontario qui, sous le gouvernement de Mike Harris, a décidé d'adopter les limites des circonscriptions électorales fédérales en Ontario pour les utiliser au plan provincial ? Ce faisant, l'Ontario a réduit le nombre de ses députés.

Les bonnes âmes et certains médias ont, comme à l'habitude, déchiré leurs chemises sur la place publique, mais rapidement, les Ontariens se sont habitués à une Assemblée législative moins nombreuse et il ne semble pas que les citoyens ontariens s'en plaignent.


Attaquer une vache sacrée
Au Québec, nous avons des bureaucrates, démographes et géographes, qui sont payés pour étudier en permanence les limites des circonscriptions électorales provinciales. Ce faisant, le Québec dédouble à ses frais un travail déjà bien fait par Élections Canada pour les circonscriptions électorales fédérales sur le territoire du Québec. Ce dédoublement est fait par le Québec, et non par Ottawa.


Est-ce que ce serait si sacrilège pour le Québec d'imiter l'Ontario, donc d'adopter les limites des circonscriptions électorales fédérales pour faire élire ses députés à l'Assemblée nationale et d'avoir 78 députés provinciaux au lieu de 125 ? Est-ce que cela ne correspondrait pas davantage à notre situation financière collective ?
Je vois et j'entends d'ici les clameurs et les cris outragés face à cette idée, face à cette proposition. Ce sera, bien sûr, "rapetisser" le Québec, le "canadianiser", en "faire une province comme les autres", "l'émasculer dans le plus profond de sa démocratie", "porter atteinte à sa symbolique profonde", "mettre en péril son caractère distinct", etc., etc., etc… La SSJB, le PQ, QS, ON, bref, tous les groupes et partis nationalistes alphabétisés vont nous servir ces arguments à satiété.

Tous ces arguments plutôt creux sont connus, archi connus. Ce qu'ils ne disent pas, cependant, c'est qu'une mesure comme celle-là, à terme, représenterait des économies structurelles d'au moins une centaine de millions $ par année. Ce qu'ils ne disent pas non plus, c'est que le citoyen moyen s'en moque pas mal d'avoir 78 ou 125 députés à Québec.
Réduire la bureaucratie, réduire le nombre de députés ne fera mourir personne. Il est grand temps d'y songer sérieusement.

Le Gouvernement du Québec a demandé aux citoyens des suggestions pour réduire ses coûts. Voilà : j'ai présenté la mienne.
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