jeudi 10 décembre 2015

NOS PREMIERS RÉFUGIÉS SYRIENS ET NOS MÉDIAS


Les premiers réfugiés syriens devraient arriver à Toronto demain et à Montréal samedi. À tous ces réfugiés qui fuient un pays engagé dans une guerre horrible, je dis : soyez les bienvenus au Canada et au Québec. J'espère que vous trouverez ici un pays accueillant, pacifique et humain qui saura vous aider à reprendre parmi nous une vie normale et, je vous le souhaite, la plus heureuse possible.

Je suis convaincu que les représentants consulaires canadiens qui vous ont rencontrés en Turquie, en Jordanie ou au Liban vous ont fourni d'amples explications sur le pays où vous arrivez. Je ne veux pas ajouter à leurs descriptions. Quand vous arriverez au Québec, samedi, j'aimerais vous dire un mot de nos médias. Notez que ce ne sera pas mieux à Toronto, mais je parle ici de Montréal.

Vous allez voir ces médias électronique arriver en groupes compacts, toutes lumières de caméras allumées. D'abord, sachez qu'ILS NE SONT PAS DANGEREUX. 
 
Ils ne vous frapperont pas. Vous demeurez libre de ne pas leur répondre. Ces médias seront là, à vous attendre avec caméras, lumières et micros. Ce sont les plus dangereux, et en même temps, les plus inoffensifs. Dès qu'ils auront une chance de s'approcher de vous, ils vont vous demander des questions très, très profondes et très, très réfléchies.
 
Question profondes...

Première question profonde : « Comment vous sentez-vous en arrivant ici ? »

Réponse suggérée : « Je suis content(e), mais un peu fatigué(e). » (Vous serez déjà très apprécié(e).)
 
Deuxième question profonde : « Que pensez-vous du Canada ? »

(Bien sûr, à l'aéroport, vous n'avez encore rien vu du Canada, du Québec, de Montréal, puisque vous serez encore à l'aéroport. Ou si peu.)

Réponse (suggérée) à la deuxième question profonde : « Je suis très heureux (se) d'être enfin arrivé dans votre beau pays. »

Ces « journalistes » seront alors enchantés, hors d'eux-mêmes. Il se peut même que quelques vedettes de la télévision ne pensent pas momentanément à leur coiffure et négligent une fraction de leur apparence. C'est vous dire l'effet de vos mots, même s'ils sont peu nombreux.

N'oubliez pas, chers réfugiés, de répéter qu'après un vol de neuf heures, vous êtes (e) content(e), mais un peu fatigué(e). Cela ajoutera une touche de « human  interest » au reportage du journaliste de la télé. Il risque d'y avoir une troisième question (de la part des plus intellectuels de ces journalistes de la télé, ceux qui vivent sur le Plateau - on vous expliquera cela plus tard, car ce n'est pas très important).

Troisième question profonde : « Qu'allez-vous faire demain, et où allez-vous vous installer ? »

À cela, je vous conseille de répondre au journaliste de poser sa question aux gens et aux organismes qui s'occupent de votre accueil. IL NE VOUS EN VOUDRA PAS.  Il aura eu sa « clip sonore ». Ça lui suffit.

Si un journaliste de la presse écrite souhaite échanger avec vous, n'hésitez pas : il veut faire de l'information, pas donner un spectacle. Vous le reconnaîtrez à sa tenue vestimentaire négligée, et au fait qu'il est seul, sans caméra de télévision.

Un dernier mot. Vous êtes arrivés dans un pays de liberté, et cette liberté vous permet de ne pas parler à la presse si vous n'en avez pas le goût ou l'envie. Rappelez-vous-en. J'espère que cette petite leçon sur nos médias vous sera utile, si vous la lisez.

À nouveau, bienvenue dans ce havre de liberté qu'est le Canada. Je vous souhaite le mieux pour la suite de votre vie et celle de votre famille ici.

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Crédits image :
Réfugié syrien : ONU
Médias : ABC
 

 

 

 

 

 

 

mercredi 2 décembre 2015

MES VIEUX DÉMONS…

Voilà que la Cour supérieure du Québec reporte au moins jusqu’en février l’application de certaines dispositions de la loi sur les soins de fin de vie, aussi appelée la loi sur « l'aide médicale à mourir », qui devait entrer en vigueur dans 10 jours.

Cette suspension de l'application de cette loi québécoise tant que certains articles du Code criminel de juridiction fédérale n'auront pas été changés donne lieu à un chassé-croisé de déclarations et de réactions toutes assez prévisibles. Véronique Hivon, la « mère » de la loi québécoise, dénonce l'intrusion fédérale. Elle est députée péquiste et pour elle, le pays, c'est le Québec. Notre pays réel, cependant, c'est le Canada.

La ministre de la justice, Stéphanie Vallée, a annoncé que Québec portera en appel ce jugement de la Cour supérieure. «Pour nous, il est clair que la loi québécoise est valide, la loi québécoise encadre de façon très claire les soins de fin de vie qui seront offerts aux patients québécois, incluant l’aide médicale à mourir», a-t-elle dit.

Tant Madame Vallée que le ministre Gaétan Barrette ont clamé haut et fort que la loi québécoise sur les soins de fin de vie n'était pas une aide au suicide assisté ou de l'euthanasie, mais bien une loi « sur des soins de santé ».

Êtes-vous sûrs ?

 J'essaie ici de comprendre. Faire une injection qui met fin à la vie, c'est « un soin de santé ». Mettre fin à une vie, c'est « un soin de santé ». Je sais que je suis loin d'être le plus intelligent (je laisse cela à d'autres), mais j'ai quand même fait des études classiques. J'ai appris le vocabulaire, la grammaire, la philosophie, etc.

J'ai appris, en toute logique, que mettre fin volontairement à une vie, ça s'appelle tuer. J'ai aussi appris que si une personne met fin volontairement à sa vie, ça s'appelle un suicide. Peu importe la façon dont on en parle ou dont on enrobe cela, ça ne peut surtout pas être un « soin de santé », à moins de dépouiller les mots de leur sens le plus simple et le plus profond.

On a beau user et abuser de toutes les périphrases possibles comme « aide médicale à mourir », « mourir dans la dignité », « geste de compassion », il reste que la réalité est plus crue que cela : mettre fin volontairement à la vie d'un autre, ça s'appelle tuer; mettre fin volontairement à sa vie, ça s'appelle un suicide. L'échappatoire est impossible.

J'ajoute, enfin, qu'un médecin qui accepte de pratiquer une injection pour mettre fin à la vie d'un patient qui l'a demandée assiste un suicidaire et viole son serment d'Hippocrate. Il pratique, dans les faits, une euthanasie.

Voilà. Mes vieux démons sont sortis de mon placard. Ce n'est pas très important car mon opinion ne compte pas beaucoup et que je ne veux faire de leçon à personne. Mais je tiens à dire publiquement que je ne fais pas partie du « large consensus » qu'invoquent nos politiciens et politiciennes. Tuer une personne, même par compassion, ou assister un suicidaire dans son geste, je regrette de devoir le dire, mais c'est mal.
 
Même si j'étais le seul dans mon coin à avoir cette opinion, je continuerai à dire que c'est mal.


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mardi 17 novembre 2015

ATTENTATS DE PARIS : DÉSESPÉRER ?

Tout et son contraire a été dit et écrit sur les attentats de Paris jusqu'ici. L'éventail des sentiments s'est étalé dans les images, dans les textes et sur les visages des gens, au premier chef bien sûr des trop nombreuses personnes directement touchées par cette tragédie innommable. Beaucoup de colère, d'incompréhension, de révolte et surtout, de tristesse, une profonde tristesse.

Les acteurs politiques ont tenu leurs propos habituels en pareille circonstances. Devant les parlementaires, le Président de la République française a été particulièrement agressif face aux actes de l'ÉI, énonçant des phrases qu'on pourrait qualifier, si on ose créer ce néologisme, de « bushiennes ». M. Hollande a parlé de « l'armée de terroristes » qu'il faut non pas défaire, mais bien éradiquer. Ce n'est pas rien. Joignant le geste aux paroles, la France a déjà intensifié ses attaques aériennes contre des cibles en territoire contrôlé par l'ÉI.

Par delà l'horreur compréhensible suscitée par les assassinats gratuits de vendredi soir, il ne faut jamais oublier que le président français est aussi en campagne électorale pour les élections régionales du 6 et 13 décembre et qu'il doit décider s'il sera candidat à un second mandat à la présidence de l'État français. Cela aussi fait partie de la réalité.

Pour notre part, notre jeune premier ministre a refusé de tomber dans l'enflure verbale ambiante. Il a eu raison. Bien sûr, les chroniqueurs le lui reprochent sévèrement. Un premier ministre canadien qui se retient de lancer des déclarations enflammées, ce n'est pas très excitant… On lui reproche même de vouloir s'en tenir à ses engagements électoraux (retrait des six F 18 au Moyen-Orient, accueil de 25 000 réfugiés syriens au Canada d'ici la fin de l'année) et on lui conseille d'un côté, d'être plus guerrier et de l'autre, moins accueillant. Certes, il va de soi que les mêmes chroniqueurs et commentateurs sont fins prêts à le crucifier s'il ne respecte pas ses promesses électorales…

Tout cela est de la politique. Nos politiques reflètent aussi une inquiétude profonde chez les citoyens en France, certes, mais aussi ailleurs dans le monde, incluant le monde musulman qui est le monde ayant le plus souffert jusqu'à maintenant de ces gestes barbares. En passant, de ce côté-ci de l'Atlantique, qui s'était vraiment soucié du double attentat à la bombe, la semaine dernière, dans un quartier du sud de Beyrouth, qui a fait au moins 43 morts et 239 blessés, selon le dernier bilan officiel ?* Poser la question, c'est y répondre.
Les actes terroristes sont conçus justement pour créer un sentiment permanent de terreur au sein des sociétés. Ce sentiment est corrosif, et s'attaque à la cohésion sociale sans laquelle vivre de façon civilisée n'est pas possible. Cette terreur mène aussi au désespoir et au découragement. Ce sont ces sentiments que les terroristes veulent créer, et c'est à cela qu'il ne faut surtout pas succomber.

Toutes les communautés qui, d'Oklahoma City à New-York, de Mumbai à Madrid, de Beyrouth à Paris et en combien d'autres endroits, toutes les communautés qui se sont reprises en main, ont nettoyé les lieux, pleuré leurs morts et blessés et repris le travail quotidien, toutes ces communautés nous ont donné une leçon non seulement de courage, mais aussi de civilité et de civilisation. Reprenant une vie normale malgré la douleur, ces communautés ont fait mentir et continuent de faire mentir les terroristes qui ont cherché à les paralyser. Elle continuent également de faire mentir les nombreux prophètes de malheur qui s'agitent dans trop de médias complaisants. C'est ce que Paris fait ces jours-ci.

Notre monde n'est pas parfait, certes, mais il démontre à tous les jours que la civilisation l'emportera toujours sur la barbarie, la force de caractère sur la terreur, les plaisirs simples de tous les jours sur les idéologies totalitaires, théologiques ou non.
 
 
Image : The Guardian (via Internet)
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mardi 6 octobre 2015

LES EAUX USÉES DE MONTRÉAL DANS LE SAINT-LAURENT

Les médias nous cassent les oreilles ces jours-ci avec le déversement prévu de 8 milliards de litres d'eaux usées, soit 8 millions de mètres cubes. C'est très regrettable, ce déversement.

Tentons maintenant de le mettre en perspective.

En 2012, sur le fleuve Saint-Laurent, la crue a été hâtive et les débits ont diminué rapidement par la suite pour afficher des valeurs sous la barre de 7 500 m3/s durant une période prolongée à partir du milieu de l’été  (Voir http://planstlaurent.qc.ca/fr/suivi_de_letat/fiches_de_suivi/evolution_
des_niveaux_et_debits_du_fleuve_saint_laurent.html
. )

Or, 7 500 m3/s durant 24  heures égalent 10 800 000 mètres cubes (dix millions 800 mille mètres cubes).

Sur 10 jours de déversements prévus, le débit total du fleuve sera donc de 108 millions de mètres cubes.

Le déversement des eaux usées prévu par la ville de Montréal équivaudra à 8,64 % du débit total du fleuve tel que mesuré en 2012 à Sorel.

Suis-je dans le champ ? Dans les patates ? Je l'ignore.
 
Mais en faisant cette courte recherche et ces calculs élémentaires, j'ai tenté de mettre le fameux « 8 milliards de litres d'eaux usées » en perspective quant au volume.
 
Ce que je n'ai vu nulle part dans nos gazettes écrites et parlées.
 
Hélas.
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vendredi 4 septembre 2015

UNE COALITION AU SOL CONTRE L'ÉTAT ISLAMIQUE ?

Depuis le démembrement de l'Empire ottoman après la première Guerre mondiale, le Moyen-Orient a toujours été une poudrière. Ses immenses ressources pétrolières et le conflit entraîné par la création d'Israël en 1948 ont fait de cette région du monde un foyer de tensions permanentes, auxquelles le retour en force de l'Islam radical est venu ajouter un important élément additionnel.

Comme si tout cela n'était pas déjà suffisant, l'intervention unilatérale irréfléchie des États-Unis en Irak en 2003 a contribué à déstabiliser encore plus la région.

Puis, depuis quelques années, alors même que la Syrie est ravagée par une interminable guerre civile, que l'Irak se déchire entre Chiites, Sunnites et Kurdes et que l'Iran tente un timide retour au sein  de la communauté internationale, voilà que le cancer du jihadisme islamique, sous l'appellation d'État islamique, vient miner davantage la région.

Ce qui est nouveau avec l'apparition de ces nouveaux barbares de l'État islamique, c'est que les états où les insurgés islamistes réussissent à arracher du territoire sont  ouverts aux attaques aériennes par des pays membres de l'OTAN autant que par les pays arabes voisins.


Pourtant, les attaques aériennes de la coalition ne connaissent qu'un succès mitigé qui n'empêche pas l'État islamique de gagner du terrain au sol. Il est temps que la communauté internationale fasse davantage.

L'exemple de 1939-1945
Dans les années 1930, il a fallu du temps et la fin de beaucoup d'illusions pour que les pays concernés réalisent l'ampleur de l'horreur sociale et humaine que fut le nazisme. Mais ce n'est pas l'horreur qui a d'abord poussé les pays à agir. L'Angleterre et la France avaient signé un protocole en vertu duquel ils viendraient en aide à la Pologne si celle-ci était attaquée. Hitler a parié que les Anglais et les Français ne feraient rien, comme cela avait été le cas en 1938 avec la Tchécoslovaquie. Hitler a perdu son pari et son agression contre la Pologne a entraîné la seconde guerre mondiale.

Puis, dans un geste que les historiens n'arrivent toujours pas à expliquer, alors que les Etats-Unis n'avaient déclaré la guerre qu'au seul Empire du Japon, c'est Adolf Hitler qui a unilatéralement déclaré la guerre aux Etats-Unis trois jours après l'attaque japonaise à Pearl Harbour. 

On connaît le reste. Les Alliés se sont unis et ont fini par défaire en Europe l'Allemagne nazie et, en Asie, l'Empire japonais dont les massacres humains n'ont pas eu beaucoup à envier à ceux des nazis.

Face à l'État islamique, il est temps que les pays civilisés du monde se décident à mettre fin à ce cancer qui ronge le Moyen-Orient et qui inspire le terrorisme international. Il faut éradiquer cet État islamique, comme on éradique de la mauvaise herbe ou comme on tue un chien enragé.

Pour atteindre ce résultat, les attaques aériennes ne suffisent manifestement plus. Il faut, comme le veut l'expression, « des bottes au sol ».  Il y a 25 ans, les États-Unis ont accepté que soit formée une large coalition pour chasser l'Irak de Saddam Hussein du Koweit qu'il avait envahi et pillé. Cette coalition, sous l'égide de l'ONU, incluait nombre de pays arabes inquiets des visées hégémonistes du dictateur irakien. Nous en sommes là aujourd'hui, face à l'État islamique.

Cette insurrection inquiète non seulement le monde, mais aussi tous les pays du Moyen-Orient. Le comportement des jihadistes est d'une barbarie humaine insoutenable, en même temps que d'une hargne ignoble et inacceptable du patrimoine culturel de l'humanité.
 
Il faut maintenant que les pays du monde, avec un mandat des Nations Unies, s'unissent pour écraser ce cancer qu'est l'État islamique.
 
Cela ne règlera pas tous les problèmes du Moyen-Orient, mais cela apporterait une pierre de plus à l'esquisse de solutions à moyen et long terme pour que la paix revienne dans une région du monde qui ne l'a pas beaucoup connue depuis un siècle.
 
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Images : Internet

samedi 29 août 2015

UN MONDE INQUIÉTANT


Ce monde, cette époque sont troublants. Inquiétants, même. La chute du Mur de Berlin et l'effondrement du communisme d'état dans la dislocation de l'URSS au début des années 1990 semblaient ouvrir la porte à une ère nouvelle et pacifique. Il n'en fut rien.

À la menace soviétique succéda la menace terroriste, qui perdure. Des États, en apparence stables, se sont fractionnés, comme la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie. De l'Écosse au Québec en passant par la Catalogne, les tentations sécessionnistes demeurent présentes.
Les États-Unis, présumés « vainqueurs » de la Guerre froide, n'ont pas réalisés qu'ils étaient devenus un colosse aux pieds d'argile. Ses dirigeants, aveugles face aux nouvelles donnes mondiales, ont continué à se comporter en policiers du globe, alors qu'ils n'en avaient plus ni la force ni les moyens.

Objets d'attaques graves du terrorisme en 1993 et en 2001, les États-Unis ont démontré une réaction primaire, démagogique même. Après l'attentat du 11 septembre 2001 à New York, les Américains ont renforcé leur contrôle autoritaire en politique intérieure (le « Homeland Department ») et agressé l'Irak pour déposer Sadam Hussein. Ils se sont aussi embourbés, sous couvert d'un mandat de l'ONU, en Afghanistan, eux qui ne semblent pas se rappeler de l'histoire de la guerre du Vietnam. Le résultat, c'est que l'Irak est déstabilisé, et que le Moyen-Orient est plus dangereux que jamais.

Lorsque le « printemps arabe » a commencé, l'Europe et les États-Unis ont applaudi chaleureusement les soulèvements populaires dans les pays arabes, les ont même encouragés sans réaliser à quel point une large partie de ces soulèvements était animée par des islamistes radicaux financée par une Arabie saoudite avec laquelle les Occidentaux continuent à avoir de bonne relations. Dans la foulée de ce fameux printemps arabe, les Américains ont aussi laissé l'OTAN et la France décapiter la Libye en participant à l'hallali aérien contre le gouvernement de Kadhafi. La Libye n'a toujours pas, à ce jour, de gouvernement digne de ce nom.
L'autre résultat, c'est que la Syrie est devenue un champ de bataille humainement atroce entre le gouvernement El-Assad et l'opposition, un champ de bataille où l'État islamique occupe une bonne partie du territoire en continuant à perpétrer ses atrocités contre les personnes et son vandalisme destructeur contre le patrimoine de l'humanité.

Plus au Nord, la Russie de Poutine, le nouveau Tsar, rêve de reconstituer son empire perdu en1990. Réoccupation de la Crimée, aucun respect pour la frontière orientale de l'Ukraine, démonstrations militaires, rien n'est trop beau ou coûteux pour que la Russie démontre à la face du monde qu'elle est redevenue une puissance sur l'échiquier mondial. Pendant ce temps, les dirigeants occidentaux de l'Europe et des Amériques se tordent les mains de désespoir et donnent littéralement des coups de mouchoirs sur le poignet de Poutine. Un peu comme Daladier et Chamberlain face à Hitler en 1937 ou 1938.
 
En Asie, le colosse économique chinois connaît des difficultés alors que sa croissance échevelée ralentit. Combien de temps les Chinois vont-ils accepter le gouvernement d'un parti unique… On ne le sait évidemment pas. Mais qui, à part quelques spécialistes, aurait pu prédire en 1988 l'effondrement du soviétisme et la fin de la division de l'Allemagne ?

Les monde est inquiétant ? Certes. Il le serait à moins. Il n'est pas nécessaire d'être un spécialiste des questions internationales pour comprendre cela. Nous vivons une époque instable, donc dangereuse.
 
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mardi 28 juillet 2015

CHRONIQUER EN JUILLET…


Je n'envie pas du tout, mais pas du tout les chroniqueurs professionnels comme ceux qu'emploient les médias. Leur sort, en juillet, mérite notre pitié, vraiment.

C'est qu'en juillet, et encore pire, durant les vacances de la construction qui, chez nous, tombent toujours les deux dernières semaines de juillet, c'est donc qu'en juillet, il ne se passe… rien. Justement. Rien. Les politiciens sont en vacances. Les bouchons de circulation, sujet éternel de placotage, sont réduits à leur minimum annuel. On peut même rouler à 70 km / h sur les autoroutes Décarie ou Métropolitaine. Il ne se passe rien de notable. On s'est même habitués aux cônes oranges, c'est tout dire. C'est à peine s'ils nous font hausser les épaules.

Et pourtant, nos chroniqueurs, ceux et celles qui ne sont pas en vacances, doivent quand même avoir des opinions sur différents sujets, car le journal n'attend pas. Comble de «malheur » cette année, nous avons du beau temps, un beau temps estival qui fait que tous les gens en vacances, dont les ouvriers de la construction et leurs familles, n'ont pas à se plaindre.
Se plaindre, dénoncer, être en colère contre le gouvernement ou le maire ou les syndicats ou le système de santé, voilà qui nourrit la chronique. Mais cette année, il n'y a rien. Tout est tranquille. Même l'approche de l'élection fédérale du 19 octobre prochain n'arrive pas à soulever les passions, en ce mois de juillet splendide et tranquille. La première ministre de la Colombie britannique a osé mettre son nez dans la politique québécoise ; elle n'a pas réussi à secouer la belle léthargie qui est de mise, cet été. Nos nationalistes sont en vacances, eux aussi.

Vraiment, je plains nos chroniqueurs. Ils doivent s'inventer des sujets. Parler de leur vécu (mes vacances avec mes ados, par exemple, mon voyage dans l'arrière-pays, etc.). Le moindre fait divers incite ce qui reste de journalistes à dire ou écrire que le (écrire ici votre fait divers préféré : …………….) « relance le débat sur » (inscrire ici le sujet du fait divers indiqué précédemment).
Ainsi, un petit enfant se noie dans un fossé près de la maison de ses parents (ce qui est triste et tragique pour ces parents, bien sûr), que des chroniqueurs relancent le débat sur la sécurité des tout-petits et réclament que le gouvernement (encore lui !) impose de clôturer les terrains donnant sur des fossés. Bref, ils essaient de « relancer le débat sur », mais il n'y a pas de débat. Même chose pour les accidents de la route, les noyades dans les piscines ou les rivières, les incendies, etc.

Évidemment, il n'y a pas de débat parce que des faits divers, des accidents bêtes surviennent toujours. Mais quand la politique et les chicanes habituelles reviendront à compter de la mi-août, ces faits divers reprendront leur juste place dans les médias, sauf pour Québecor, dont c'est le pain et le beurre quotidiens en page Une.
Plus grave encore pour nos opinants professionnels, le nombre de noyades accidentelles est en baisse, cet été. Quand on en est rendu là, il n'y a plus grand chose à dénoncer. Il n'y a pas, non plus, grand chose d'intelligent à écrire. Et pourtant, il le faut. Misère.

Faites comme moi : ayez une pensée sympathique pour ces tâcherons de l'opinion condamnés à écrire leurs chroniques. Je me répète, je ne les envie pas du tout.
Sur ce, je vais prendre l'air sur mon balcon. Il fait très beau.
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samedi 4 juillet 2015

LE COURAGE DE GILLES DUCEPPE

Mes proches savent que je n'appartiens pas à la famille souverainiste. Je n'appartiens pas non plus à la famille fédéraliste, même si je considère que le Québec a été plutôt bien servi par son appartenance canadienne. Je suis avant tout un observateur intéressé de la chose politique. Mes opinions politiques personnelles, pour ce qu'elles valent, n'ont rien à voir ici avec mon propos.

Cela dit, il faut reconnaître les beaux gestes qui surviennent de temps à autre dans le monde politique, surtout que les médias et les commentateurs s'attachent surtout à ce qui n'est pas très honorable et alimentent ainsi le cynisme ambiant vis-à-vis le monde politique.
 
À cet égard, qu'on soit d'accord ou non avec son option politique, on se rappellera de Monsieur Parizeau qui, en 1995 en pleine campagne référendaire, laissa la première place dans l'équipe du 'Oui' à Lucien Bouchard pour tenter de favoriser davantage son option. Il lui fallût du courage et, oui, de l'abnégation pour prendre une pareille décision.

Le geste récent de Mario Beaulieu est analogue. Devant les difficultés qu'il a perçues dans son leadership du Bloc, Mario Beaulieu a consenti à s'effacer et demandé à Gilles Duceppe de reprendre la direction du parti. Le geste de Mario Beaulieu est digne et respectable, et il lui a fallu démonter, lui aussi, pas mal d'humilité et d'abnégation pour le poser. Il faut le souligner. Ces comportements assez peu fréquents sont empreints de dignité. Je ne veux même pas chercher à distinguer les différents motifs qu'on a tenté d'imputer à ces gestes. Je considère les gestes en eux-mêmes.

Le courage de Gilles Duceppe est évident et mérite d'être souligné. D'abord, en tout respect, Gilles Duceppe n'est plus un jeune homme. Dans la soixantaine avancée, il a, comme on dit, déjà largement donné à la patrie. Il aurait pu continuer à jouir de sa retraite, en bloguant par ci, en opinant par là, notamment dans le Journal de Montréal, bref à continuer d'être un elder stateman respecté, loin des empoignades quotidiennes de la lutte politique sur le terrain.

Malgré un contexte difficile, le Bloc n'ayant plus que deux députés à la Chambre des Communes, Gilles Duceppe a accepté le défi de remplacer Mario Beaulieu à pied levé, au seuil des élections fédérales d'octobre prochain. Comme on dit en Québécois, « ça prend du guts ». Parce que rien n'est garanti pour Gilles Duceppe dans cette aventure.

Il peut tout aussi bien retourner aux Communes avec cinq ou dix députés bloquistes comme il peut être défait et voir le Bloc complètement balayé de la scène politique fédérale. Les luttes à trois ou quatre qui s'annoncent dans beaucoup de comtés fédéraux au Québec à l'automne rendent pratiquement impossible toute prédiction un tant soit peu sérieuse.
 
Les quelques sondages publiés depuis l'annonce de son retour révèlent des mouvements d'opinion qui sont au mieux timides. De plus, ces mouvements d'opinion ont été ponctuellement encouragés par un plus large contexte.
 

QUELQUES MOIS FASTES POUR LES SOUVERAINISTES

Ce contexte élargi, tout le monde le connaît. D'abord, il y a eu la longue course à la direction du Parti québécois, ses différentes péripéties et l'élection de Pierre-Karl Péladeau qui occupe maintenant le poste de Chef de l'Opposition à l'Assemblée nationale. Puis, Monsieur Parizeau, véritable géant de l'histoire du Québec des cinquante ou soixante dernières années, est décédé. Ensuite, à la surprise générale, Gilles Duceppe a annoncé qu'il reprenait la barre du Bloc québécois.

Ces événements ont tous eu une très large couverture médiatique au Québec et même au-delà et ils ont influencé l'opinion publique. Jusqu'ici, toutefois, cette influence ne semble pas renverser les tendances lourdes déjà perçues au sein de la population québécoise (voir, entre autre, le site de three hundred and eight à cet égard).

Dans l'opinion publique, le PQ demeure, à quelques points de pourcentages près, là où il était avant tous ces événements. De façon étonnante, le Parti libéral a même vu l'approbation de l'action gouvernementale s'accroître légèrement malgré une évidente grogne dans les groupes syndicaux et autres.

Au fédéral, l'annonce du retour de Gilles Duceppe a donné quelques points de plus au Bloc, mais rien pour lui permettre aujourd'hui d'espérer engranger des récoltes semblables aux belles années du BQ. Pire encore pour ce parti, beaucoup de citoyens ouvertement partisans du Bloc hésitent à ce jour entre appuyer leur parti et tout faire pour se débarrasser du gouvernement Harper, ce qui implique pour nombre d'entre eux ou elles de voter plutôt NPD qu'autre chose dans le contexte présent.

Bref, dans une situation où, structurellement, rien ne semble vraiment changé de façon significative et profonde dans l'opinion publique québécoise, le geste posé par Gilles Duceppe est un geste politique courageux qu'il faut saluer.

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Image : La Presse
 

mardi 2 juin 2015

JACQUES PARIZEAU, EN QUELQUES LIGNES


N'écrire que quelques lignes sur Jacques Parizeau est difficile, car il y a beaucoup à dire. L'homme qu'il fût était, dans tous les sens du terme, formidable. Une présence physique imposante, une intelligence exceptionnelle, une foi inébranlable dans l'avenir d'un Québec souverain, une audace dans la réflexion et le propos, mais  toujours exprimée, sauf une malheureuse fois, dans le plus grand respect. Monsieur Parizeau était tout cela, et plus encore. J'ai eu l'immense privilège, de décembre 1976 à mai 1978, de travailler à ses côtés comme secrétaire de presse et conseiller politique.

Ma première découverte, c'est qu'il n'y avait qu'un seul Jacques Parizeau. Dans le secret des conversations du cabinet politique ou en public, Jacques Parizeau tenait le même discours. Chez lui, la double langue et la langue de bois n'existaient pas. Comme disent les Américains, « what you saw is what you got. »

Un autre trait profond chez Jacques Parizeau : sa loyauté absolue envers le chef du Parti québécois de l'époque, René Lévesque. Monsieur Parizeau lui était d'une fidélité à toute épreuve, et Dieu sait s'il y en a eu, des épreuves. Malgré les désaccords sur certaines idées fondamentales, dont l'étapisme et le libellé de la question du référendum de 1980, malgré le refus du « beau risque » de 1984 et la démission subséquente du conseil des ministres avec plusieurs collègues, Monsieur Parizeau est demeuré un proche de Monsieur Lévesque.
Le soir du décès de René Lévesque, c'est Monsieur Parizeau qui est arrivé un des premiers au domicile de l'ancien premier ministre à l'Île-des-Sœurs le 1er novembre 1987. Monsieur Parizeau et Monsieur Lévesque ne se sont jamais tutoyés, même en privé. J'en suis témoin.
J'ai aussi découvert, chez Jacques Parizeau, le sens du mot dignité. Monsieur Parizeau était un homme digne. Il était de son temps certes, mais il ne perdait jamais cette dignité dans son comportement, dans ses relations avec les autres, y inclus les adversaires politiques ou les simples citoyens. Ce n'était pas affectation de sa part, c'était sa nature profonde.

Enfin, je dis un mot de son engagement. Jacques Parizeau, d'abord et avant tout, a été un grand, un très grand serviteur de l'état québécois et de ses concitoyens. L'évolution de sa pensée constitutionnelle, que des plus compétents que moi vont analyser encore longtemps, provient essentiellement de sa volonté de mieux servir encore le Québec et sa population. Optant publiquement pour l'indépendance politique de Québec en 1967, il s'est fermé d'innombrables portes, mais il en a ouvert bien d'autres. Il savait pertinemment que les élites du Canada anglais ne le comprenaient pas.
Au printemps 1978, délégué à Toronto pour représenter le ministre des finances du Québec au budget du ministre ontarien des finances, j'ai eu de longues discussions avec diverses personnes après le discours à Queen's Park. Je me souviens, entre autres, de John Robarts, l'ancien premier ministre ontarien, me dire en toute franchise : « Jacques can't be a separatist: he's one of us! » Ce qui fit bien rire Monsieur Parizeau, à mon retour à Québec.

Le Québec vient de perdre un de ses grands hommes. Nous n'en avons pas beaucoup. Nous le regrettons déjà.
À son épouse Lisette Lapointe, à ses enfants et à tous ses autres proches, j'exprime mes condoléances les plus sincères. Votre perte est aussi la nôtre.

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vendredi 24 avril 2015

LA FISSURE


Cette fin de semaine, la FEUQ risque de rendre l'âme. La FEUQ, c'est la Fédération étudiante universitaire du Québec.


Si cette disparition se matérialise, ce sera certes dans la foulée du retentissant échec de la mobilisation étudiante du printemps 2015. Car ne nous y trompons pas. Par delà les folies à l'UQAM et les gestes de l'ASSE, qui vont en diminuant, le mouvement étudiant de 2015 se prépare à disparaître dans sa forme actuelle.
FIN  D'UN CYCLE

Les grandes fédérations étudiantes existent, comme on les connaît, depuis quelques décennies. Mais la naissance de l'ASSE il y a quelques années est venue bousculer l'équilibre existant. L'ASSE se veut un mouvement étudiant issu de la base, avec une démocratie participative. Cette démocratie de la base fait qu'il n'y a pas de président ou de présidente de l'ASSE : cette association n'a que des porte-parole.

Dans les faits, l'ASSE est un mouvement un peu anarchiste et facilement dictateur pour faire respecter ses positions dites "démocratiques". Ce fut amplement démontré dans les divers et tristes épisodes vécus récemment à l'UQAM.
La naissance et la persistance de l'ASSE ont miné le fonctionnement établi des grandes fédérations étudiantes. Celles-ci, davantage portées au dialogue qu'à l'affrontement, se sont retrouvées comme déclassées face au militantisme plus radical et agressif des camarades de l'ASSE. Les structures convenues de la représentation étudiante éclatent donc un peu plus tous les jours. La fissure s'élargit sans cesse. Mais il y a plus.

CONTEXTE NOUVEAU, GESTES NOUVEAUX

De fait, en plus de cette fissure croissante, un  nouvel élément est apparu dans le paysage de la représentation étudiante. Lors du printemps 2012, peut-être pour la première fois de façon aussi large, des étudiants ont non seulement refusé de déserter leurs salles de cours, mais ils ont aussi entrepris des démarches juridiques pour faire respecter leur "droit à recevoir l'enseignement" pour lequel ils ont défrayé des droits de scolarité.

Ces étudiants et d'autres en ont eu tellement assez de la "démocratie étudiante" et des votes à mains levées pris par une poignée d'activistes au bout de 6 ou 8 heures d'assemblée qu'ils ont créé la Fondation 1625.
Comme l'explique le site web de cette Fondation, «La Fondation 1625 est un organisme à but non lucratif créé le 4 juillet 2012 afin d’amasser des fonds dans le but de supporter les étudiants et étudiantes qui ont été victimes de la grève. Petit à petit, elle a élargi son action à la défense des droits des étudiants et étudiantes et supporte aujourd’hui l’action en outrage au tribunal contre Gabriel Nadeau-Dubois, la requête en nullité visant la Loi sur l’accréditation et le financement des associations étudiantes ainsi que les étudiants désirant obtenir une injonction pour avoir accès à leur cours.»

Nous vivons certes une époque différente de celle du début des années 1980. Au "nous" de cette époque s'oppose ouvertement aujourd'hui le "je" du 21e siècle. Plusieurs le déploreront, mais aussi, plusieurs vont s'en réjouir.

FACE À UN MUR
Le mouvement étudiant québécois est donc face à un mur, au bord de l'éclatement. D'un côté, il est dépassé par les étudiants membres de l'ASSE, et de l'autre, la revendication du "droit à l'enseignement" même en période de "grève" ou de "boycottage" des cours par les associations étudiantes.

Ceux ou celles qui réclament une intervention législative de l'État pour "encadrer" le droit de "grève" des étudiants auraient dû noter l'absence de respect par beaucoup d'étudiants membres de l'ASSE des injonctions obtenues par les institutions. Encadré ou non, la "grève" ou le boycott des cours se tiendra si les étudiants le décident. Vote secret ou non, les assemblées épuisantes de plusieurs heures ne seront quand même pas interdites.

Ceux ou celles qui réclament une intervention législative de l'État, au fond, mettent sans le savoir la charrue devant les bœufs. Car avec les fissures et les éclatements déjà en marche, il faudra bien déterminer ce qu'est cette représentation étudiante avant de légiférer sur le présumé "droit de grève".
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dimanche 1 février 2015

DES BIENS PUBLICS

Qu'est-ce qu'un bien public ? C'est un bien qui a été acquis par les autorités légales afin de remplir une fin précise, au service du public. Par exemple, un parc est un bien public. Un autobus, un camion de pompier, une voiture de police sont des biens publics.

Quiconque essaie de voler un bien public ou de s'en servir à des fins personnelles commet un méfait, punissable par la loi. Un employé d'une ville qui volerait des matériaux destinés à la construction d'un bien public serait, à juste titre, accusé de vol. peu importe sa motivation.
Un bien public, ça se respecte. D'abord, il a été acheté avec l'argent de nos taxes et impôts. Puis, il est au service de tout le monde, pas d'un groupe en particulier. Vandaliser un bien public revient donc à voler le public.


J'en viens à mon propos. À Montréal, depuis le début de la contestation du projet de loi 3 (maintenant devenu loi), pompier, policiers et employés de la Société de transport de Montréal s'en sont donnés à cœur joie, couvrant les véhicules publics de leurs autocollants et allant même, dans le cas des pompiers, jusqu'à peindre en noir les camions d'incendies.

Ce faisant, ces syndiqués ont démontré leur méconnaissance de ce qu'est un bien public. Ils ne se sont pas gênés pour utiliser ces biens publics pour faire état de leurs récriminations syndicales. Mais leurs demandes n'excusent en rien le vandalisme qu'ils ont fait subir à leurs véhicules. Ces syndiqués se sont rendus coupables de  méfaits, et personne ne les accuse.

Si, par malheur, dans un moment d'égarement, je m'avisais d'appliquer un autocollant sur
une voiture de police, je serais aussitôt arrêté et accusé de méfait. Pourquoi n'en est-il pas de même pour les syndiqués vandales ? Deux poids, deux mesures ?
Notre société a perdu beaucoup de ses repères au fil des dernières décennies. Il est temps de recommencer le travail d'éducation civique nécessaire pour ré-établir ces repères convenus sans lesquels la vie en société peut devenir un enfer.

J'en ai marre de voir les véhicules publics de nos policiers, pompiers ou conducteurs d'autobus vandalisés et salis. Il est temps que les responsables de ces autocollants 1) les enlèvent eux-mêmes et 2) retrouvent le nécessaire respect de tout ce qui appartient à tous, pas seulement à ceux qui s'en servent pour leur travail.
Il est temps aussi que, peu importe les causes syndicales, le respect du public et du bien public redevienne une valeur importante dans notre société.

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 Images : Journal de Montréal

 

jeudi 8 janvier 2015

LE MASSACRE À CHARLIE HEBDO

Dans tout ce que j'ai lu depuis l'attentat meurtrier de Paris, rien n'a été mis de l'avant, aucune solution n'a été évoquée pour tenter de contrer ces "loups solitaires", ces "fous de Dieu". On a écrit : "Il faut rester libres de s'exprimer", "il ne faut pas confondre Islam et djihadistes", "je suis Charlie", "restons unis" face à cette barbarie", "il ne faut pas se taire", etc.

À peu près tous les chroniqueurs, avec plus ou moins de talent, ont opiné autour de ces thèmes, tout en exprimant avec justesse leur effroi, leur colère et leur dégoût. C'est bien, mais cela ne fait pas avancer la recherche de solutions d'autant plus difficiles que nous vivons en démocratie, dans des pays qui, comme le Canada, ont des chartes garantissant le respect des libertés fondamentales. Bref, c'est la quadrature du cercle.
Je ne suis pas plus intelligent que personne. Mais devant cette nouvelle barbarie qui s'étend comme une lèpre, il est peut-être temps de revoir nos châtiments pour les auteurs de pareils actes dignes du Moyen-Âge. Les coupables reconnus d'actes terroristes ayant causé mort de personnes devraient être mis à mort, pendus ici, guillotinés en France.

Je sais : on me traitera d'arriéré, de débile, de nostalgique et de tous les autres qualificatifs de cette nature. Il reste que nous n'avons pas de solution concrète face au nouveau terrorisme. Réintroduire une peine de mort pour les auteurs de ces crimes constituerait peut-être un incitatif pour ces idiots qui pensent pouvoir tuer sans que la Justice ne leur fasse autre chose qu'une condamnation "à vie", laquelle en fera des martyrs et ouvrira la porte au chantage d'autres terroristes pour les faire libérer.
Je sais que ce n'est pas bien ce que j'avance ici. Mais avez-vous d'autres idées pour chercher à contrer le terrorisme aveugle ? Depuis le massacre d'hier à Charlie Hebdo, je n'en ai pas vu l'ombre d'une seule. Nos sociétés ont changé et sont gangrenées de l'intérieur. Il faut faire quelque chose.

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