mercredi 26 octobre 2016

LE GRAIN DE SABLE...

Dernière heure : La Wallonie a finalement donné son accord au texte, ce qui permet à la Belgique de signer l'accord de libre-échange Canada - UE. Mais l'hésitation de la région belge a semé encore plus de doutes sur le contenu de cet accord. Mieux encore, davantage de gens voudront chercher à savoir ce que contiennent précisément ces accords...

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Gavrilo Princip est ce jeune Yougoslave qui, le 28 juin 1914, a assassiné l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône austro-hongrois, et son épouse, Sophie à Sarajevo en Bosnie. 
Gavrilo Princip
Ce geste de Princip a donné à l'Autriche-Hongrie l'excuse qu'elle recherchait pour ouvrir des hostilités contre la Serbie. Ce faisant, l'empire austro-hongrois précipita le monde dans la Première guerre mondiale, avec toutes les conséquences que nous connaissons aujourd'hui. Le monde a été mis à feu et à sang pendant quatre années,  les empires russe, austro-hongrois et ottoman ont été démantelés, et le Traité de Versailles a mis en place les conditions qui allaient permettre la montée des fascismes, surtout en Allemagne et en Italie, et le second conflit mondial. Tout ça pour les deux ou trois coups de revolver d'un adolescent anarchiste.
 


Sans être aussi sinistre, le refus de la Wallonie de donner maintenant son accord à la 
Paul Magnette
conclusion du traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada est-il susceptible de jouer un rôle analogue dans le développement du libre-échange et de la mondialisation sans cesse accrue de l'économie ? Il est probablement trop tôt pour répondre à cette question, mais le parallèle est frappant entre ces deux événements bien différents en nature.
En 1914, même sur un fond de nationalismes réprimés et de querelles sur le développement des colonies, les empires paraissaient d'une solidité à toute épreuve ; le geste de Princip constitua une note discordante, la proverbiale allumette au milieu des barils de poudre. En 2016, sur un fond de nationalismes de plus en plus hostiles à la fusion dans les grands ensembles et face au mécontentement croissant envers la globalisation et la mondialisation des échanges, l'attitude de la Wallonie oblige à la réflexion sur les bienfaits de ces traités de libre-échange.

Le doute est maintenant installé. Cui bono ? demanderait un Bernard Landry, toujours friand de citations latines. En effet, à qui profitent vraiment ces traités et cette mondialisation économique ? De plus en plus, des citoyens réalisent que la mouvance facilitée des biens et des services ne profite vraiment qu'aux entreprises multinationales et par elles, au célèbre « 1% » de la population qui trône au sommet des plus riches de la planète.
La classe moyenne, pour sa part, ne tire pas aussi bien son épingle du jeu, même si le crédit et la consommation lui permettent de mener une certaine dolce vita, toujours sous la menace des opérations de « restructuration » autant dans le privé que dans les services publics. La classe plus ouvrière a vu, subit et voit et subit encore les effets de la délocalisation des emplois, terme poli pour dire qu'on déménage les usines là où la main-d'œuvre coûte moins cher. Même la Chine commence à délocaliser sa production vers l'Afrique, car les ouvriers chinois, pas plus cons que les nôtres, ont demandé et obtenu de meilleures conditions de rémunération. Chez nous, la Caisse de dépôt va même construire tout un réseau de transport en commun électrique sans un seul conducteur. Le progrès, dit-on. Quant aux plus démunis, la mondialisation économique ne leur a rien apporté. Rien.

Ici au Canada et au Québec, nos dirigeants en sont encore à la croyance béate dans les avantages du libre-échange. Que ce soit chez M. Couillard ou M. Trudeau, pas la moindre réserve envers le dogme libréchangiste. « C'est bon pour l'économie », entonnent-ils en chœur, faisant écho à d'autres dirigeants politiques comme Angela Merkel ou François Hollande, et se faisant encenser par toutes les chambres de commerce et autres agents de l'économie.

Pourtant…
Pourtant le libre-échange et son objectif de mondialisation de l'économie constituent un géant aux pieds d'argile. On a toujours dit que nul monarque ne peut gouverner sans l'accord de ses sujets. C'est tout aussi vrai en démocratie. Or, la colère monte. Elle monte lentement, mais elle monde. L'échec de la tentative de créer une zone de libre-échange entre les deux Amérique au début des années 2000 aurait dû lancer un signal de prudence. Il n'en a pas été ainsi. Le projet Trans-Pacifique bat de l'aile pour toutes sortes de raisons, mais fondamentalement pour protéger des marchés. Enfin, vingt-cinq ans après la conclusion du traité de libre-échange nord-américain, l'ALENA, voici que les deux candidats à la présidence des États-Unis expriment de sérieuses réserves sur le libre-échange existant ou à venir, en réponse à un sentiment négatif grandissant chez les électeurs américains envers cet aspect du néolibéralisme.

Bref, l'édifice vacille. La Wallonie, qui demande à comprendre les tenants et aboutissants du traité Canada-UE, ne veut pas se faire bousculer. Son refus d'obtempérer en silence a créé et crée encore une sérieuse onde de choc. Les optimistes comme nos premiers ministres sont irrités certes par la communauté wallonne, mais ils sont persuadés d'avoir l'histoire de leur côté.
Les plus réalistes, cependant, saisissent probablement que la résistance des Wallons pourrait bien être le grain de sable, le coup de revolver capable sinon de renverser des empires, du moins d'entreprendre le début de la fin de la libéralisation sans limites des échanges commerciaux dont Monsieur ou Madame tout le monde ne voit toujours pas les bienfaits.

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mercredi 28 septembre 2016

LA COURSE AU PQ : D'ENNUYANTE À ESSOUFFLANTE...

La sortie du député de Bourget Maka Koto à propos du recours à l'argument identitaire par Jean-François Lisée n'est que le plus récent épisode de cette course dont tout le monde déplorait l'ennui l'été dernier, mais qui s'est soudainement enflammée en septembre, avec la rentrée et surtout le retour des journalistes devant leur écran. Bien sûr, il est clair que c'est une course à deux paliers : Lisée et Cloutier sur le gradin supérieur, et Martine Ouellette et Paul St-Pierre Plamondon là, en dessous. Loin en dessous. Ou derrière, comme vous le voulez.

La course devait être facile pour Alexandre Cloutier, presqu'un couronnement. Puis vînt Jean-François Lisée, brouilleur de cartes professionnel. Et une seconde course a démarré, davantage pour consommation médiatique que pour rejoindre un à un, comté par comté, les membres votants du PQ. Cette seconde course en devient essoufflante, notamment en raison des attaques pas toujours très… gentilles que les candidats se lancent les uns aux autres. Elle devient aussi, en apparence du moins, une course qu'on dit plus serrée entre les deux principaux candidats, ceux du gradin supérieur, bien sûr.
Je ne connais personnellement aucun des quatre candidats et je ne suis pas membre du PQ. Mais ma perception d'Alexandre Cloutier est celle d'un jeune politique brillant dont le bref passage aux « relations intergouvernementales canadiennes et à la gouvernance souverainiste » n’a pas laissé de souvenirs ou de squelettes très particuliers. Bel homme (comme l'autre, à Ottawa), Cloutier est sérieux, réfléchi, prudent et jusqu'à un certain point prévisible. Mine de rien, même s'il n'a que 39 ans, cela fera dix ans l'an prochain qu'il siège à l'Assemblée nationale comme député du Lac St-Jean. On a dit et écrit qu'il est le favori de l'appareil du PQ. L'intéressé le nie fermement, mais l'affirmation lui colle à la peau.

Jusqu'ici, il a mené une campagne qui lui ressemble, une campagne positive et souriante sous le thème de « Rassembler, construire, gagner ». Plus récemment, son sourire s'est un peu crispé. Sa position référendaire lui a attiré quelques volées de bois vert, surtout de la part de la pasionaria de l'indépendance, Martine Ouellette. Les péquistes sont peut-être indépendantistes, mais, en général, ils ne sont pas suicidaires au plan politique. Avec Alexandre Cloutier à sa barre, le PQ continuerait vraisemblablement son chemin sans trop dévier du sentier qui a été le sien depuis une bonne quinzaine d'années.
Et puis, il y a Jean-François Lisée. L'auteur prolifique de plusieurs bons bouquins, et de quelques-uns moins bons, le blogueur permanent, la machine à idées, le tacticien par excellence, le stratège même, écrivent certains chroniqueurs qui devraient savoir faire la différence entre les deux mots, bref, Lisée le spectaculaire. Pour lui, la fin justifie les moyens. Sa position référendaire ? On en fera un dans un second mandat. Pour le reste, Lisée a fait les manchettes régulièrement en prenant une position plus dure sur l'identité, jouant du même coup sur la peur de l'autre, surtout si l'autre est musulman (« moins d'immigrants, mais de 'meilleurs' »). Il a aussi réussi le tour de force de revenir à l'avant-plan du PQ après en avoir été le paria pour avoir dit publiquement que PKP était une bombe à retardement. Faut quand même le faire.

Lisée a des idées sur tout et à peu près tout le temps : les sièges sociaux, l'éducation, l'économie et les exportations, l'intégration des immigrants (les meilleurs, je le répète), une concordance culturelle. En voulez-vous, en v'là ! Ça peut être amusant de le voir aller, mais en même temps, on ne peut s'empêcher de penser à l'image du « loose canon on the deck » quand on regarde aller ce candidat qui fait flèche de tout bois. Cette expression, pour ceux qui ne la connaissent pas, désigne une personne ou une chose imprévisible, apte à causer des dommages si elle n'est pas contenue par d'autres.
Lisée a de grandes qualités, mais il en a aussi les défauts. Sa vanité est légendaire, et son arrogance naturelle, temporairement contrôlée ces jours-ci, ne pourra que surgir à nouveau s'il est élu chef le 7 octobre. D'ailleurs, est-ce que quelqu'un le croit vraiment quand il dit qu'une fois élu chef, il se voudra « rassembleur » ? À mes yeux, il me semble davantage du genre à faire le ménage chez ceux qui ne l'ont pas appuyé ou qui l'ont hué quand il s'en prenait l'an dernier seulement à PKP. De plus, sa capacité de travailler en équipe est loin d'être démontrée.

Un PQ sous la gouverne de Jean-François Lisée serait, suivant certains, moins ennuyant et plus drôle, notamment en Chambre. D'autres salivent à l'idée des joutes entre Lisée et Philippe Couillard et croient que les talents oratoires de Lisée aideront le PQ à battre les libéraux en 2018. C'est évidemment possible. De là à dire que c'est probable, c'est un pas que je refuse de franchir pour le moment.
S'il est élu chef, Lisée va brasser le PQ et oui, on aura plus de plaisir à regarder la joute politique provinciale. Mais cela ne règle en rien les problèmes de fond pour ce parti.
En définitive, la question fondamentale qu'il faut se poser alors qu'on approche de la fin de cette course, c'est la suivante : que ce soit Jean-François Lisée ou Alexandre Cloutier qui gagne la chefferie le 7 octobre prochain et devient le nouveau chef, le PQ sera-t-il davantage en mesure de renverser les tendances lourdes démontrant de plus en plus qu'il est le parti d'une génération, essentiellement celle des baby boomers, et que les jeunes s'y intéressent de moins en moins ?

On peut dire et promettre bien des choses durant une course à la chefferie. Mais les chiffres, eux, sont là et ne mentent pas. Pour le PQ, l'heure n'est peut-être pas à la rigolade.
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samedi 10 septembre 2016

NOUVEAUX SPORTS OLYMPIQUES...

Planche à roulettes
Le CIO a annoncé l'ajout de nouvelles "disciplines" sportives pour les prochains jeux, dont la planche à roulettes, baseball/softball, qui effectuera un retour, et des sports axés vers la jeunesse comme le surf, le karaté et l’escalade qui feront également partie du programme des Jeux de 2020. Tous ces ajouts sont un peu ridicules, bien sûr.

Cela dit, tant qu'à ajouter des 'sports', pourquoi ne pas faire preuve d'imagination et ajouter aux épreuves d'athlétisme, par exemple, le saut en largeur ? J'y rêve depuis les années '50, quand j'étais jeune et pas très bon ni à la course, ni au saut. Le saut en largeur : au moins, on rirait un peu...

Quand j'ai mis cela sur Facebook, ce n'est pas devenu viral, comme on dit, mais pas mal d'amis m'ont fait des suggestions toutes les plus intéressantes les unes que les autres.

Par exemple, A.B. m'a écrit : « Et le saut à reculons, hein ? Que fait-on du saut à reculons ? Et le lancer léger, ou à la mouche ? Que fait-on de cette activité mondiale? Et la planche à râper? Que fait-on d'un si beau sport? Et le lancer du mouchoir? Hein, que fait-on du lancer du mouchoir? Le lancer des bobettes, droit Aubut? Que fait-on de ce grand précurseur sportif! Forcez-vous un peu, merde ! »

Marelle
Puis, G.P.D. m'a dit que pour lui, les disciplines olympiques à ajouter sont ce sont le saute-mouton, la marelle et le « lancer du crachat ». Bon. Il en a rajouté : « Ce seront des Jeux inoubliables, qui feront frissonner les imaginations tous les « commanditaires de cochonneries » de la planète... ». Rien de moins.

Pour G.D., c'est plutôt la course à trois jambes, la course dans un sac de patates... « Nous sommes les nouveaux Coubertin ! » a-t-il lancé !

Mais J.S. a soulevé une question importante. Il a écrit : « Il vous manque des sports d'équipe: le ballon prisonnier et le drapeau (pour celui-là, faut être pas mal vieux pour le connaître) »…

Puis, F.C. a écrit que lui irait avec les « pitchnuts... ». Dans ses mots, « ce jeu est tellement palpitant et exige beaucoup d'habilité au niveaux des doigts, des yeux, des nerfs et du cerveau. J'aimerais beaucoup entendre la belle Marie-Josée nous décrire les matchs. »

Ballon-chasseur
Inspiré par ce jaillissement d'idées, j'ai pensé à deux autres sports : le ballon-chasseur et le tire-pois. Ce qui a amené un autre ami FB à proposer « une course de 100 mètres à reculons et les quilles les yeux bandés ! ». Décidément, il ne manque que le championnat mondial de cache-cache pour que les Jeux olympiques se rapprochent enfin du vrai monde…

vendredi 12 août 2016

A40 À MONTRÉAL : FLEUR ET POT

J'ai vécu de près la déflagration et l'incendie sur l'autoroute 40 à Montréal mardi dernier, mon auto ayant été immobilisée sept ou huit véhicules derrière les camions qui se sont télescopés, provoquant le furieux incendie que l'on sait.

D'abord une fleur

Je critique souvent le ministère des Transports du Québec que je désigne souvent par dérision de son ancienne appellation de ministère de la Voirie. Mais cette fois, je ne le ferai pas : en effet, d'avoir pu ouvrir à nouveau à la circulation l'A40 Ouest moins de 48 heures après l'accident de mardi mérite un honnête coup de chapeau. Fallait le faire, et le ministère l'a fait.

Je salue aussi les intervenants sur place, policiers, ambulancier et pompiers : ils et elles ont tous et toutes fait preuve d'un grand professionnalisme.

Ensuite, le pot

Je réserve le pot à la portion élevée le l'A40, qui va de Saint-Léonard dans l'Est à Saint-Laurent dans l'Ouest. Cette voie « rapide » surélevée a été conçue dans les années 1950, et construite vers la même époque. Elle est, évidemment désuète. Les trois voies de circulation dans chaque sens sont trop étroites ; de plus, il n'y a aucun espace ou voie réservée pour permettre à des véhicules d'urgence de se rendre sur les lieux d'un accident : l'autoroute est trop étroite. Mardi dernier, les ambulances et les camions de pompiers étaient bloqués derrière les autos et les camions immobilisés sur les trois voies de l'autoroute et donc ne pouvaient pas atteindre le site de l'incendie.

Pire encore. Au nom de la sécurité, la séparation des voies au milieu de l'autoroute par un muret bétonné est ininterrompue, ce qui empêche tout véhicule de s'approcher du lieu d'un accident comme celui de mardi en effectuant un virage en U comme la chose est possible sur les autoroutes normales. Pourquoi n'a-t-on pas prévu, à tous les 1 000 mètres, une ouverture suffisamment large pour permettre, en cas d'urgence, ce type de manœuvre aux véhicules autorisés ? Mystère et boule de gomme. Mardi dernier, une pareille ouverture dans le muret de ciment du milieu de l'autoroute aurait permis également une évacuation plus rapide des véhicules civils prisonniers de l'autoroute.

L'accident de mardi dernier doit nous ouvrir les yeux. Le gouvernement du Québec mijote peut-être des projets pour cette section de l'A40, mais on ne les connaît pas. Faute de projets de reconstruction ou d'enfouissement de cette autoroute, je mets de l'avant quelques suggestions de mon cru. Je ne suis ni ingénieur ni expert en circulation. Mais j'ai des yeux pour voir, et en me promenant à pied sur la portion élevée de l'A40 comme je l'ai fait mardi en observant les explosions, les flammes immenses et la fumée noire qui enveloppait l'édifice en hauteur de la FTQ, il m'est venu quelques idées.

D'abord, il faut que le ministère pratique des ouvertures dans la bande bétonnée centrale à tous les 500 ou 1 000 mètres. Ces ouvertures qui seraient faciles à sécuriser en temps normal, seraient immensément utiles en cas d'accidents sur l'autoroute.

Ensuite, nous sommes en 2016. Suite au grave accident de mardi, il faut repenser la circulation sur la partie surélevée de l'A40 à Montréal. Il est temps d'y créer, au centre de chaque côté du muret de séparation, une voie étroite de circulation réservée en tout temps aux véhicules d'urgence. Pour ce faire, le ministère doit se résoudre à ramener l'A40 dans cette portion à seulement deux voies un peu élargies dans chaque direction pour réserver la voie de gauche (un peu plus étroite) aux urgences. Oui, cela va engorger la circulation en provenance de l'Est et de l'Ouest de l'île. Cet engorgement durera le temps que les automobilistes ajustent leur comportement en conséquence, ainsi que l'industrie du camionnage.

Le temps n'est plus à la facilitation toujours grande de la circulation, mais plutôt à une sécurité plus grande des véhicules et de leurs occupants. Les solutions que je préconise ne sont ni parfaites, ni idéales. Elles sont moins utopiques que celle qui consiste à interdire les camions aux heures de pointe en cette époque du juste à temps.
 
Dans le contexte, avec cette vieille autoroute obsolète et dangereuse, il n'y a pas de solutions parfaites. Mais pour éviter d'autres drames comme celui de mardi, les suggestions que je mets de l'avant sont peut-être les plus réalistes et les moins dispendieuses à implanter.

Comme Monsieur Larousse, je sème à tout vent…

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jeudi 30 juin 2016

PARLONS HOCKEY... DE CHEZ NOUS !

L'idée n'est pas nouvelle. L'humiliation publique de la ville de Québec lors des assises de la LNH à Las Vegas, la folie collective qui a suivi l'échange de P.K. Suban, et tellement d'autres décisions de cette même Ligue « nationale » de Hockey par le passé font en sorte qu'il est temps de réfléchir en dehors des cadres habituels ou, comme disent les Anglais ou les Américains, « to think outside the box ».

Le sport lui-même

Notre sport dit « national » a changé, au cours des années en raison de la multiplication des équipes et des exigences de plus en plus démentes de la télévision. De sport, le hockey est devenu un spectacle.

Pour que ce spectacle attire à la fois les spectateurs et les téléspectateurs, la Ligue nationale de Hockey a en quelque sorte « aplani » la valeur sportive des équipes par le contrôle du repêchage. Après quelques décennies, on voit le résultat. Année après année, la coupe Stanley se promène d'une équipe à une autre. Les dynasties d'équipes fortes et victorieuses durant plusieurs années consécutives comme celles du Canadien ou des Red Wings il y a 40 ou 50 ans n'existent plus, et ne reviendront plus.

Mais pour que le spectacle attire les spectateurs et les téléspectateurs, le hockey est devenu brutal et violent. Les coups vicieux, les charges physiques insensées par derrière, les commotions cérébrales conséquentes ont transformé ce sport. À la finesse, au jeu de passes et au maniement habile du bâton ont succédé des agressions et des transgressions de toutes sortes.

Pour se protéger, les joueurs se sont équipés davantage. Mais plus les joueurs se protègent avec de l'équipement, plus la violence se développe. Cette situation est tellement réelle que les autorités des ligues plus junior doivent prendre des mesures pour interdire l'imitation par les jeunes du comportement de leurs « vedettes » de la LNH.

Enfin, comme la LNH est à cheval sur deux pays, c'est la devise américaine qui prévaut toujours dans les transactions et dans les contrats pharaoniques des joueurs. Rien ne semble se pointer pour freiner la surenchère des salaires dans ce sport et personne ne se scandalise plus de l'indécence de la rémunération de ceux qui sont souvent appelés des « pousseux de 'pucks' ».

Les franchises

Pour la LNH, les franchises sont avant tout des machines à fric. Que la population du lieu soit fanatique de sport ou non importe peu : ce sont les revenus de la télévision qui comptent. Dans cette logique, on ignore la ville de Québec et on accorde une franchise à Las Vegas. Québec peut toujours espérer, assise le derrière sur son banc de neige, mais ce n'est pas demain la veille que la LNH va lui accorder une franchise, son amphithéâtre neuf nonobstant, comme disent les pédants. Le Canada n'est évidemment pas en tête de liste de préoccupations dans le bureau de Gary Bettman à New York.

De tout cela, il se dégage une odeur malsaine, en tout cas pour un vieux comme moi qui a vu neiger et qui a vu également jouer les Richard, Howe, Hull, Béliveau, Geoffrion, etc. Aussi, sortons du cadre.

Pour une ligne canadienne de hockey

Le temps est venu de démarrer une vraie ligne nationale canadienne de hockey. Le hockey est, dit-on, le sport national du Canada, comme le baseball est celui des États-Unis. Or, aujourd'hui dans la LNH, il y a seulement sept équipes de hockey au Canada contre vingt-trois aux États-Unis. Sport 'national', dites-vous ? Seules les équipes canadiennes doivent absorber les contrecoups coûteux des fluctuations du taux de change avec le dollar américain. Sport 'national', dites-vous ? Les horaires de diffusion des réseaux américains déterminent fréquemment l'heure des joutes de ce côté-ci de la frontière. Sport 'national', dites-vous ?

En 1971, deux Californiens ont créé l'Association mondiale de hockey pour briser le monopole de la LNH. Cette Ligue a existé de 71 à 79. Elle n'a pas eu tout le succès escompté, mais en 1979, quatre de ses équipes ont joint la LNH : les Oilers d'Edmonton, les Jets de Winnipeg, les Nordiques de Québec et les Whalers de la Nouvelle-Angleterre[1].

Il est plus que temps de brasser la cage du hockey professionnel. Il faut réinventer un hockey sportif, plus élégant et moins brutal, plus canadien et moins américain. Il serait bon de revoir des joueurs évoluer sans casques ou visières (sauf pour les gardiens de buts). Il faut ouvrir les portes aux jeunes de ce pays dans ce sport qui recrute trop facilement  dans les pays européens. Il faut redonner à notre sport national une présence canadienne plus marquante, plus accentuée.

Victoria, Regina, Hamilton, Laval, Québec, Halifax : voilà des ville qui, au point de départ, pourraient décider de jeter les bases d'une ligne professionnelle de hockey authentiquement canadienne. Pourquoi pas ? Pourquoi ne pas se sortir du magma nord américain de la LNH ? Il est grand temps que ça se fasse. Qui prendra l'initiative ? 
 
Bien sûr, c'est idéaliste. Mais idéaliste ou non, l'idée est relancée.








mercredi 29 juin 2016

BREXIT…


Le vote britannique (dont la poussière n'est pas encore retombée, soit dit en passant) est la plus sévère manifestation du ras-le-bol des gens ordinaires (les « non-instruits », avait dit Jean Lesage à l'époque) face aux discours des bienfaits de
la «nécessaire » mondialisation des marchés et de « l'inéluctable » ouverture
« bienfaisante » des frontières, pour caricaturer le jargon à la mode.

Ce vote sonne aussi, je crois, le commencement    de la fin pour l'Union européenne. Qui sont ses défenseurs présentement ? Un Hollande discrédité, une Merkel fatiguée et en fin de chancellerie, et un premier ministre italien dont l'économie va finir par rejoindre la Grèce et l'Espagne... L'énorme bureaucratie européenne et son parlement strasbourgeois rempli de gens pour lesquels aucun électeur n'a spécifiquement voté pour les envoyer à cet endroit vient de subir un premier assaut grave.

Enfin, il y a aussi l'aventure de l'euro qui va se terminer. Les premiers qui vont l'abandonner, ce seront probablement ou les Français ou les Allemands. L'euro, comme monnaie, est tout sauf nationale. Ses billets, afin de ne pas choquer, n'illustrent rien d'identifiable. Les Anglais n'y ont pas adhéré, et ils font l'envie de beaucoup d'Européens à cet égard.

Au fond, je crois qu'il y a une limite à la dénationalisation de la vie quotidienne des gens ordinaires, à la fin de toute protection, même minime, des marchés intérieurs, à l'imposition de normes "européennes" à tout le monde par une bureaucratie anonyme et à l'abolition des frontières qui ne profite vraiment qu'au commerce et aux migrants venus du sud ou du Moyen-Orient.

L'Europe est malade, et l'Angleterre en a eu assez de se faire contaminer par cette maladie continentale...

Je note, soit dit en passant, que le discours de notre go-gauche, ici au Canada, rejoint les lamentations des opposants à la sortie du Royaume-Uni de l'Europe.

Bref, les « instruits » se serrent les coudes contre les « non-instruits », surtout lorsque ces derniers ont l'outrecuidance de ne pas voter comme on leur dit de le faire...
 
Comme le disait Winston Churchill, "Now this is not the end. It is not even the beginning of the end. But it is, perhaps, the end of the beginning."

C'est donc une histoire à suivre.P assionnément.

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jeudi 16 juin 2016

LES JOURNALISTES...

C'est de bon ton dans divers milieux de critiquer les journalistes et leur travail. Même si j'ai exercé jadis cette profession, il m'arrive de critiquer le travail des médias autant écrits qu'électroniques. Davantage ceux-ci que ceux-là, d'ailleurs...

Mais question de ne pas se prendre au sérieux en ce beau matin de juin 2016, je livre à votre réflexion un certain nombre de citations sur les journalistes... 

La plupart sont assez méchantes et probablement excessives, mais que voulez-vous, c'est un métier public...

Quelque citations... 

« Comme les sangsues, les journalistes vivent de celui des autres... » Bruno Masure 

« Les journalistes : ils s'occupent de choses qui passent et disparaissent. Les écrivains sont des journalistes de l'éternel. » Jean-François Somain

« Pour certains journalistes, l'humour est une langue étrangère. Ils ont besoin de sous-titres.» Guy Bedos

« Les journalistes ne disent jamais la véritémême quand ils la disent. » Georges Wolinski

« Je ne parle pas aux journalistes, je réponds juste aux questions. » Jacques Dutronc

« Si les journalistes étaient des funambules, il y aurait une forte mortalité dans la profession.» Coluche

« Les journalistes sont comme les enfants. Ils posent de grandes questions et se contentent de toutes petites réponses. » Philippe Bouvard 

« Il y a des journalistes qui ont appris leur métier à l'école hôtelière. Ils posent les questions comme on passe les plats. » Guy Bedos

 « Recevoir un grand nombre de journalistes est un plaisir. Un petit nombre un ennui. Un seul d'entre eux : un supplice. » Charles de Gaulle

« Les journalistes de rock sont des gens incapables d'écrire  qui interviewent des gens incapables de parler pour des gens incapables de lire. » Frank Zappa

« Les journalistes disent une chose qu’ils savent ne pas être vraie, dans l’espoir que, s’ils continuent à l’affirmer assez longtemps, elle deviendra vraie. » Arnold Bennett

« Il y a peut-être des exceptions. Mais la plupart des journalistes sont aveugles et manipulateurs comme les politiciens. Ils décrivent sans voir... » Marilu Mallet 

« L'uniformisation du recrutement - social notamment - des journalistes a été pour beaucoup dans l'uniformisation de leur traitement de l'actualité. » Patrick Poivre d'Arvor

« Il y a deux sortes de journalistes : ceux qui s’intéressent à ce qui intéresse le public ; et ceux qui intéressent le public à ce qui les intéresse - et ce sont les grands. » Gilbert Cesbron

« La télévision ne produit pas de stars. Elle porte momentanément au pinacle de la notoriété, des journalistes et des animateurs. Que ces vedettes quittent leur emploi, elles sont vite oubliées. » Bernard Pivot

« Certains journalistes parlent d’un livre sans l'avoir feuilleté par conscience professionnelle afin de se trouver dans les conditions exactes d'ignorance du public auquel ils s’adressent. » Philippe Bouvard

« Ces journalistes venimeux qui vous insultent, vous diffament - il ne suffit pas qu'on les lise. Il convient encore qu'on ait vu les gueules dont ils sont pourvus. Ça renseigne ça tranquillise. » Sacha Guitry

« L'habileté des grands journalistes est de pouvoir faire dire à l'imbécile qui les lit : "C'est tout juste ce que je pensais !" » André Gide

« Un bon journaliste ne lit qu'un journal, le sien, et dans ce journal, il ne lit qu'un article, le sien. » Émile de Girardin

« Je croirais vraiment à la liberté de la presse quand un journaliste pourra écrire ce qu’il pense vraiment de son journal. Dans son journal. » Guy Bedos

« Pourquoi acheter un journal quand on peut acheter un journaliste ? » Bernard Tapie 

« L'exactitude est à un journal ce que la vertu est à une femme, sauf que le journal peut publier un rectificatif. » Anonyme

 « Un journal coupé en morceaux n'intéresse aucune femme, alors qu'une femme coupée en morceaux intéresse tous les journaux. » Tristan Bernard

« Le journaliste, lui peut écrire n'importe quoi et se tromper sur tout, cela ne change rien, ses journaux se vendent toujours aussi bien ou aussi mal. » François Mitterrand
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