mardi 25 mars 2014

CE «CIMENT» QUI PREND DOUCEMENT

Un autre sondage, cette fois de Léger Marketing publié dans le Journal de Montréal et repris dans le Huffington Post Québec, signale que l'avance du Parti libéral de Philippe Couillard se confirme tranquillement sur le Parti québécois de Pauline Marois.

Il semble qu’il se passe présentement quelque chose dans la tête de beaucoup de Québécois et de Québécoises. La descente récente de François Legault et surtout de Pauline Marois (PQ) dans une certaine boue est un signe qui ne trompe pas. Cela sent la panique.

J’ai souvent dit dans le passé et écrit qu’un parti nationaliste au Québec ne survivait pas beaucoup plus qu’un quart de siècle à son fondateur. L’Union nationale est disparue dans les années 1980, son fondateur, Maurice Duplessis, étant décédé en 1959. René Lévesque est mort en 1987. Faites vos propres calculs. 

La déclaration de Jean-François Lisée sur les "cycles péquistes" (qui seraient toujours assortis d’un référendum) a rebuté beaucoup de monde (tout comme son arrogance, mais ça, c’est une autre histoire). Il se peut que de plus en plus de gens soient fatigués de ces "cycles" péquistes et aient décidé qu’il faut, comme société, passer à autre chose.

Il reste moins de deux semaines d’ici l’élection du 7 avril. Mis à part le débat à TVA jeudi prochain, que peut-il arriver, si on oublie le "garrochage" de boue appréhendé jeudi, qui puisse changer complètement la donne ? Rien n'est impossible, certes. Mais j’observe les élections au Québec depuis mon adolescence en 1960, et je ne peux imaginer ce qui pourrait se passer pour créer un tel renversement de la tendance qui se dessine de plus en plus.

Est-ce qu’un sondage qui donne les libéraux majoritaires incitera des partisans ou des voteurs libéraux à ne pas aller voter ? On peut en douter, car ce parti a souvent démontré dans le passé que les gens qui votent pour lui vont sortir sur leur civière, s’il le faut, pour aller déposer leur bulletin dans l’urne.

Est-ce que ce sondage peut inciter des partisans de Québec solidaire (QS) à revenir au PQ ? Très possible, mais il est bien difficile d’en estimer le nombre, d'autant plus que les socio-démocrates les plus à gauche du PQ ont probablement fui vers Québec solidaire lors de l'accueil de l'homme d'affaires Pierre-Karl Péladeau par Pauline Marois. S'il s'avère que le PQ se dirige vers une défaite, tous les membres de son aile plus radicale, le SPQ libre en tête, risquent fort de ne pas aller voter du tout ou de voter QS.

Pour le PLQ, cet hypothétique bénéfice du PQ est possiblement compensé par davantage de caquistes qui iront voter libéral pour être du côté gagnant.

Comme le dit souvent le chroniqueur Gilbert Lavoie du Soleil, il semble bien que le "ciment électoral" soit pas mal pris, dans cette élection déclenchée avec cynisme, contrairement à la loi sur les élections à date fixe et très mal planifiée et menée du côté du PQ. 

Mais attendons le 7 avril au soir...

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lundi 24 mars 2014

ÉLECTIONS À DATE FIXE: JE REPRENDS UN VIEUX BLOGUE

Le 9 novembre 2012, j'écrivais le texte suivant. Pour mémoire et compte tenu de la façon dont Madame Marois a déclenché l'élection du 7 avril prochain au mépris de sa propre loi,  je crois utile de remettre ce texte en ligne, ici.

PROJET DE LOI 3 : À LA POUBELLE, VITE  !!!

Avez-vous pris le temps de lire le projet de loi 3, du ministre Drainville, sur les élections à date fixe ? Vous pouvez le faire ici. Il y a seulement six articles, et c’est d’un vide sidéral. Comme manque d’imagination, c’est réussi. Ce projet de loi in-si-gni-fiant (au sens de : qui ne signifie rien) est une insulte à l’intelligence des Québécois et Québécoises.

Il se contente de fixer les élections au quatrième lundi de septembre à tous les quatre ans. Il donne au directeur général des élections la latitude pour repousser cette journée d’une semaine «s’il constate que le jour du scrutin déterminé conformément au deuxième alinéa de l’article 129 ne concorde pas avec les exigences de la situation, notamment parce qu’il coïncide avec la tenue d’une autre élection. » Et c’est tout.

Aucune pénalité (comme l’inhabilité à siéger) pour quiconque qui, à l’avenir, déciderait de ne pas respecter cette loi. Aucune considération sur l’idée de voter le dimanche plutôt que le lundi, pour sacrer la paix au réseau scolaire avec les élections tenues un jour de semaine, alors que ce même gouvernement impose des élections le dimanche aux villes et commissions scolaires. Aucune idée de faire de cette journée une « multi-élection » où les Québécois et Québécoises, dans l’urne, voteraient à la même occasion pour leur député, leur maire, leur conseiller municipal et leur commissaire scolaire. Non. Le ministre et son gouvernement croient que les Québécois n’en sont pas capables, qu’ils ne peuvent pas mâcher de la gomme et marcher en même temps. Aucune préoccupation pour l’atteinte de la majorité absolue pour tous les députés suite à un second tour, si nécessaire.

Ce projet de loi démontre une effrayante absence de réflexion de la part de ce gouvernement; il ne constitue qu’une décoration de vitrine (« window dressing ») et il ne veut rien dire. Ce projet de loi est méprisant, puisqu’il prend les citoyens pour des cons.

Mais surtout, plus gravement, il est le fruit d’une complète absence de réflexion pour le bien commun démocratique des citoyens de cette province. Il mérite tout simplement la poubelle. Vraiment, qui veut faire l’ange fait la bête.

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C'est souvent utile de ne pas jeter ses vieux textes... et de rafraîchir nos mémoires !

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vendredi 21 mars 2014

AVEZ-VOUS REGARDÉ LE DÉBAT DES CHEFS ?

Avez-vous regardé le débat des chefs hier soir ? Je l'ai fait. C'était, en un sens, un bon débat, dans la mesure où un débat à quatre peut être un bon débat. Voici ma perception.

1) Il n'y a pas eu de moment dramatique (comme « Monsieur, vous aviez le choix » de Mulroney à Turner en 1984 sur les nominations libérales). Aucun des quatre chefs n'a fait d'erreur sérieuse. Le ton est demeuré poli et respectueux, même si parfois les échanges étaient vifs. Pas de descentes dans la boue, ce qui est à l'honneur des participants.

2) Les questions de Sébastien Bovet étaient excellentes, et le débat a été bien dirigé par Anne-Marie Dussault Elle a cependant erré quand elle a essayé de  rappeler la démission de Couillard comme Ministre de la santé alors qu'il avait décroché un emploi. Cela a permis à M. Couillard, nonobstant les règles du débat, de corriger sur-le-champ Mme Dussault. Je note que cette dernière n'a pas essayé de rappeler à Pauline Marois le "deal" entre la FTQ et Claude Blanchet, son mari, révélé devant la Commission Charbonneau.

3) Françoise David, qui fut la révélation et l'étoile du débat 2012, a bien performé, mais la nouveauté n'était évidemment plus au rendez-vous.

4) Pour Philippe Couillard, c'était son premier débat comme un chef de parti : il avait beaucoup à perdre. Mais il fut généralement assez bon, au fait de ses dossiers, et prompt à répondre du tac au tac en cas de besoin. Il s'est assez bien imposé dans l'exercice d'hier soir.

5) Pauline Marois fut bonne elle aussi, même si le ton de sa voix était un peu strident. Elle était visiblement nerveuse, étant la cible des attaques des trois autres leaders, mais elle n'a fait aucune erreur grave. Sur la question du référendum, elle a été poussée dans les câbles. Aux questions de François Legault sur ​​ce sujet, coincée entre les militants de son parti et les sondages sur la question, elle a répondu qu'« il n'y aura pas de référendum ... aussi longtemps que les Québécois ne seront pas prêts à avoir un », ce qui, de toute évidence, n'est pas vraiment une réponse.

Qui a gagné, qui a perdu ?

Je crois que François Legault est le grand perdant dans le débat. Il devait être éblouissant pour tenter de corriger la ligne descendante de son parti dans les sondages, mais ce ne fut pas le cas, même si sa performance fut plus qu'honnête.

Françoise David a peut-être gagné quelques votes au détriment du PQ, établissant clairement son parti comme le seul qui est de gauche et indépendantiste, alors que le PQ vacille sur son objectif et accepte des hommes 'de droite' comme PKP dans ses rangs.

Pauline Marois a sûrement conforté sa base militante et ses partisans, mais je ne vois pas comment elle a pu gagner beaucoup de nouveaux votes dans la population en général hier soir.

Enfin , Philippe Couillard a réussi à s'imposer comme un chef de parti sérieux, en contrôle de ses dossiers, même si sa performance ne fut pas aussi parfaite que ses partisans l'auraient souhaité. Novice dans ce genre d'exercice, il a très bien joué, et c'est à son avantage, et c'est là où on peu lui concéder un léger avantage au terme du débat.

Il est probablement le seul, avec Françoise David, à avoir probablement gagné des votes hier soir, dans son cas, au détriment de la CAQ .

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Photo: La Presse, via Internet.



mercredi 12 mars 2014

PKP: VENDRA, VENDRA PAS ???

Depuis que Pierre-Karl Péladeau a annoncé sa candidature pour le Parti québécois dimanche dernier, la question « qui tue » est: doit-il vendre ou non les actions de Québécor qu'il possède ?

D'un côté, le Commissaire à l'éthique de l'Assemblée nationale s'exprime prudemment, en rappelant que Monsieur Péladeau n'est que candidat et qu'il n'est pas encore élu. 

Dans le quotidien La Presse de ce matin, Me Claude Bisson, le jurisconsulte de l'Assemblée nationale, soutient que : « Même si les actions sont dans une fiducie sans droit de regard, la personne reste propriétaire de ses actions. Et tout le monde le sait. […] Si c'est le cas d'une compagnie comme Bombardier Produits récréatifs, c'est bien différent que l'ancien patron et l'actionnaire majoritaire d'une entreprise de communications, d'une entreprise de presse. »


De l'autre côté, ceux qu'on appelle les "ténors" de l'indépendance, croient au contraire que M. Péladeau ne doit pas vendre ses actions, « d'autant plus qu'un tel scénario déboucherait sans doute sur la perte de contrôle, par le Québec, d'un fleuron de notre industrie culturelle et par le fait même, du siège social d'une entreprise à l'importance vitale », écrivent-ils dans un texte paru ce matin.



QUI A TORT, QUI A RAISON ?


Difficile de départager la question avec certitude. Dans ce contexte, il faut se rappeler que le député Pierre Arcand, s'est départi de ses parts dans sa compagnie d'affichage Métromédia Plus lorsqu'il a accédé au Conseil des ministres. Métromédia Plus est une entreprise de communications.


Pourquoi Monsieur Péladeau, s'il est élu député et accède au Conseil des ministres si le PQ est réélu bien sûr, pourrait-il conserver ses actions, même si elles sont placées dans une fiducie sans droit de regard ? 

Le danger de voir le contrôle de Québécor passer à des mains non-québécoises suffit-il à justifier que les règles établies en cette matière soient changées en raison de l'arrivée de M. Péladeau en politique ?


Poser cette question, c'est se demander si la fin justifie les moyens. Poser cette question, c'est aussi se demander si l'éthique est une matière élastique. 


Je suis d'avis que seule une fin noble peut justifier les moyens utilisés pour l'atteindre. Pour une bonne partie des Québécois, l'indépendance est une fin noble en soi et peut justifier certaines contorsions acceptables à l'éthique convenue. Mais pour une majorité de Québécois à ce jour, l'indépendance n'est pas une fin noble ou souhaitable en soi. 


Je suis aussi d'avis que l'éthique, si ses règles peuvent et doivent évoluer au fil du temps, n'est pas une matière élastique dans sa portée, encore moins si on envisage de réduire cette dernière. On a de l'éthique, on convient des règles et on les respecte. Sinon, oublions l'éthique.


Alors, dans le cas de Monsieur Péladeau, doit-il vendre ou non les actions de Québécor qu'il possède ?


La réponse vient très probablement de Monsieur de la Fontaine qui, dans sa fable Les animaux malades de la peste, écrivait que « Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »

Monsieur Pierre-Karl Péladeau est puissant, et le jugement le rendra blanc. Vous le verrez, bien sûr...

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dimanche 9 mars 2014

UN ADIEU FINAL AUX NORDIQUES DE QUÉBEC…


Pierre-Karl Péladeau se lance en politique et se présente pour le Parti québécois. Grand bien lui fasse.  

Cet homme d'affaires, habitué à dicter ses volontés autour de lui et à se soucier d'abord des rendements de ses entreprises pour ses actionnaires, doit maintenant se convertir aux compromis, essentiels en politique, au bien commun et au service public, trois concepts qui n'ont jamais fait partie de son quotidien. 

De plus, sa possession d'un très large secteur des médias du Québec va poser des problèmes évidents. 

Enfin, pour les gens de Québec et pour Régis Labeaume, voilà probablement le

Feu les Nordiques...
clou dans le cercueil des Nordiques. Pensez-vous qu'à New York, chez Gary Bettman et compagnie, on va "encourager" un séparatiste en lui concédant une franchise de la LNH ?

Déjà que Pierre-Karl Péladeau, lors de sa tentative d'achat des Canadiens de Montréal, avait laissé un goût amer  chez les propriétaires des clubs de la LNH en raison de ses méthodes plutôt brutales, voilà qu'il saute en politique avec un parti indépendantiste ou, comme on dit aux États-Unis, sécessionniste.

Monsieur Bettman va-t-il vouloir offrir une franchise à la ville de Québec dans ces conditions ? 

Poser la question, c'est y répondre !

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Crédits images:

Pierre-Karl Péladeau: La Presse
Logo des Nordiques : Internet



vendredi 7 mars 2014

BONNE NOUVELLE ET VIEUX JUGEMENTS...

Il ne faut pas que l'élection générale présentement en cours nous fasse oublier les bonnes nouvelles. Pour les Québécois, la plus récente bonne nouvelle a été celle de la Caisse de dépôt et placement du Québec. C'était le 26 février dernier, a.e.g. (avant l'élection générale). Ce jour-là,  on apprenait que avait « généré un rendement moyen de 13,1 % en 2013, une preuve que la stratégie d'investissement de la Caisse « porte fruit », selon le président et chef de la direction, Michel Sabia. » (Citation extraite du Huffington Post Québec, 26 février 2014)


Bonne nouvelle pour nous tous, en effet. Mais comme la devise de ma province est "Je me souviens", j'ai décidé de me rappeler les vieux jugements de nos principaux nationaleux lorsque M. Sabia a été nommé à la tête de la Caisse.

À cet égard, il est très très instructif de relire un article du Devoir, notre organe nationaliste par excellence, publié le 14 mars 2009. Les surlignages sont les miens. Lisez plutôt:

« LE DEVOIR, SAMEDI 14 MARS 2009
Un choix qui suscite beaucoup de scepticisme
Les réactions étaient généralement mitigées hier à la suite de la nomination de Michael Sabia à titre de président et chef de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec. On se dit à la fois sceptique quant à sa capacité de faire face à la musique et étonné par la rapidité de la désignation de ce dernier comme dirigeant du «bas de laine» des Québécois.
L'ancien premier ministre Bernard Landry a été le premier à décrier ce choix. «C'est plus qu'une erreur, c'est une faute qui s'approche de la provocation», a-t-il lancé quelques minutes à peine après l'annonce. «Cet homme-là, en dépit de ses mérites économiques, était le dernier profil à choisir pour diriger cette institution. Je pense que le gouvernement commet une sorte de provocation, et même dans les rangs des libéraux québécois, ça ne devrait pas être bien accueilli», a ajouté celui qui a déjà été ministre des Finances du Québec.

M. Landry a pris soin de souligner que sa critique n'avait «rien à voir avec le lieu où est né M. Sabia», qui est originaire de l'Ontario. «C'est son parcours, sa culture socioéconomique et sa culture nationale, qui est canadian. Il nous l'a d'ailleurs prouvé encore dernièrement. Il était l'artisan du transfert à Toronto de BCE, qui est un des fleurons de l'appareil décisionnel économique de Montréal, avec toutes les conséquences que cela aurait pu avoir.»

Selon lui, il aurait plutôt fallu choisir «quelqu'un qui aurait passé sa vie dans la culture socioéconomique québécoise, qui épouse le modèle québécois» pour diriger «la plus grande institution financière du Québec, avec toute la symbolique qu'elle représente».


«Offensant», dit Yves Michaud

Le fondateur du Mouvement d'éducation et de défense des actionnaires, Yves Michaud, a quant à lui insisté sur le caractère «cavalier» et «offensant» de cette nomination «à la limite de la légalité». «Je n'ai jamais vu ça qu'un conseil d'administration amputé de la moitié de ses membres fasse une recommandation au gouvernement qui, lui, passe un décret sans avoir nommé tous les nouveaux membres du conseil d'administration», a-t-il insisté.

Il a du même coup réitéré sa suggestion selon laquelle le choix du dirigeant de la Caisse devrait se faire aux deux tiers des députés de l'Assemblée nationale. M. Michaud ne souhaite cependant pas juger M. Sabia avant de voir ce qu'il fera à la tête de l'institution.

Ancien président-directeur général de la Caisse de dépôt et placement du Québec de 1980 à 1990, Jean Campeau s'est pour sa part dit «sceptique» quant à la nomination de M. Sabia. «Pour être dirigeant de la Caisse, il faut avoir la passion du Québec, il faut avoir une attitude missionnaire dans le développement régional, et je me demande si M. Sabia a ça en lui», a-t-il dit au journal Les Affaires.

La performance de M. Sabia lorsqu'il était à la tête de BCE, de 2002 à 2008, amène en outre M. Campeau à douter de ses qualités de gestionnaire. «On rapporte qu'il est incapable de prendre des décisions, qu'il blâme les autres pour ses échecs, est-ce que c'est vrai? Je ne le sais pas, mais j'espère que non.»

De son côté, l'investisseurs Stephen Jarislowsky a surtout tenu à rappeler l'ampleur de la tâche qui attend Michael Sabia, et ce, malgré sa grande expérience en tant que gestionnaire. «S'il veut être cuit, je crois que c'est un bon choix», a-t-il laissé tomber à un quotidien montréalais.

L'analyste Michel Nadeau, qui a déjà été le numéro deux de la Caisse, a rappelé que M. Sabia n'a peut-être pas toutes les cordes à son arc pour diriger l'institution. «Il a trois grandes carences. Il ne s'y connaît pas en placements, sa performance dans la gestion n'a pas été très bonne et sa connaissance du mandat [de contribution à l'essor économique du Québec] est très, très faible.» Selon lui, «le gouvernement voulait arrêter l'offensive péquiste» sur la gestion de la Caisse en procédant à cette nomination dès maintenant. » 
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Édifiant, n'est-ce pas ? Les procès d'intention de ces esprits tellement ouverts à l'Autre et aussi accueillants demeurent, cinq ans plus tard, très révélateurs d'une certaine attitude de nos milieux nationalistes au Québec.

Michael Sabia, si mon souvenir est exact, n'a pas répondu à ces attaques et à ces insinuations de bas étage. Il s'est mis au travail pour tenter de corriger les graves erreurs de gestion de son prédécesseur, Henri-Paul Rousseau (un vrai Québécois, sous la gouverne duquel la Caisse de dépôt a perdu, quoi, 40 milliards ?).

De fait, Michael Sabia, ce "Canadian", selon Bernard Landry, cet homme qui n'aurait pas "la passion du Québec", selon Jean Campeau, qui "ne s'y connaît pas en placements, [dont la] performance dans la gestion n'a pas été très bonne et [dont la] connaissance du mandat [de contribution à l'essor économique du Québec] est très, très faible" suivant Michel Nadeau, Michael Sabia, donc, a réussi à redresser la Caisse et à générer un rendement moyen de 13,1 % en 2013.

Les Québécois auraient intérêt à cesser d'écouter nos vieilles barbes nationalistes et à juger davantage sur les faits. 

Monsieur Sabia, je vous remercie pour cette belle année 2013...
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Crédits images: 
Caisse de dépôt et de placement: PC
Michael Sabia: TVA Nouvelles