mercredi 12 mars 2014

PKP: VENDRA, VENDRA PAS ???

Depuis que Pierre-Karl Péladeau a annoncé sa candidature pour le Parti québécois dimanche dernier, la question « qui tue » est: doit-il vendre ou non les actions de Québécor qu'il possède ?

D'un côté, le Commissaire à l'éthique de l'Assemblée nationale s'exprime prudemment, en rappelant que Monsieur Péladeau n'est que candidat et qu'il n'est pas encore élu. 

Dans le quotidien La Presse de ce matin, Me Claude Bisson, le jurisconsulte de l'Assemblée nationale, soutient que : « Même si les actions sont dans une fiducie sans droit de regard, la personne reste propriétaire de ses actions. Et tout le monde le sait. […] Si c'est le cas d'une compagnie comme Bombardier Produits récréatifs, c'est bien différent que l'ancien patron et l'actionnaire majoritaire d'une entreprise de communications, d'une entreprise de presse. »


De l'autre côté, ceux qu'on appelle les "ténors" de l'indépendance, croient au contraire que M. Péladeau ne doit pas vendre ses actions, « d'autant plus qu'un tel scénario déboucherait sans doute sur la perte de contrôle, par le Québec, d'un fleuron de notre industrie culturelle et par le fait même, du siège social d'une entreprise à l'importance vitale », écrivent-ils dans un texte paru ce matin.



QUI A TORT, QUI A RAISON ?


Difficile de départager la question avec certitude. Dans ce contexte, il faut se rappeler que le député Pierre Arcand, s'est départi de ses parts dans sa compagnie d'affichage Métromédia Plus lorsqu'il a accédé au Conseil des ministres. Métromédia Plus est une entreprise de communications.


Pourquoi Monsieur Péladeau, s'il est élu député et accède au Conseil des ministres si le PQ est réélu bien sûr, pourrait-il conserver ses actions, même si elles sont placées dans une fiducie sans droit de regard ? 

Le danger de voir le contrôle de Québécor passer à des mains non-québécoises suffit-il à justifier que les règles établies en cette matière soient changées en raison de l'arrivée de M. Péladeau en politique ?


Poser cette question, c'est se demander si la fin justifie les moyens. Poser cette question, c'est aussi se demander si l'éthique est une matière élastique. 


Je suis d'avis que seule une fin noble peut justifier les moyens utilisés pour l'atteindre. Pour une bonne partie des Québécois, l'indépendance est une fin noble en soi et peut justifier certaines contorsions acceptables à l'éthique convenue. Mais pour une majorité de Québécois à ce jour, l'indépendance n'est pas une fin noble ou souhaitable en soi. 


Je suis aussi d'avis que l'éthique, si ses règles peuvent et doivent évoluer au fil du temps, n'est pas une matière élastique dans sa portée, encore moins si on envisage de réduire cette dernière. On a de l'éthique, on convient des règles et on les respecte. Sinon, oublions l'éthique.


Alors, dans le cas de Monsieur Péladeau, doit-il vendre ou non les actions de Québécor qu'il possède ?


La réponse vient très probablement de Monsieur de la Fontaine qui, dans sa fable Les animaux malades de la peste, écrivait que « Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »

Monsieur Pierre-Karl Péladeau est puissant, et le jugement le rendra blanc. Vous le verrez, bien sûr...

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