vendredi 20 octobre 2017

CONGESTION, QUAND TU NOUS TIENS…

Les débats autour de la congestion routière urbaine et sur les solutions à cette congestion sont interminables, et généralement infructueux. En bout de piste, les gouvernements optent pour l'aménagement de pistes cyclables protégées, des dos d'âne, de plus de transports en communs et de l'élargissement des routes et autoroutes pour favoriser la « fluidité » de la circulation des automobiles et des camions dans les villes. Ce qui, sur papier, devait fonctionner ne fonctionne à peu près jamais.

Malgré les milliards investis, la congestion perdure et s'aggrave dans la plupart des villes, moyenne et grandes. Quand la ville de Québec vit d'énormes problèmes de congestion, c'est que quelque chose ne va pas.

UNE LUTTE PERDUE D'AVANCE

Ce qui se passe, pourtant, est assez simple. Pendant que les gouvernements palabrent et investissent, réparent et élargissent les routes, les gens achètent en nombres de plus en plus élevés des véhicules personnels. Par exemple, comme le rapportait La Presse du 12 avril 2013, «De 2006 à 2011, la population de la région métropolitaine a connu une croissance de 5,7 %. Or, durant la même période, la Société de l'assurance automobile du Québec a enregistré une hausse de 10,9 % du nombre de véhicules.»

Le Journal de Montréal, le 12 octobre 2017, nous apprend que «de 2009 à 2014, le nombre de véhicules a progressé de 4 202 447 à 4 543 644, selon les données de la SAAQ.» C'est près de 350 000 véhicules de plus en 5 ans. La Ville de Québec a, quant à elle, connu un accroissement de 20% de son parc automobile en dix ans. Bref, les gouvernements et les administrations municipales perdent à l'avance leur lutte contre la congestion routière parce que rien ne règlemente l'augmentation incessante du nombre de véhicules sur les rues, avenues, routes et autoroutes dans nos villes. L'équation ne tient pas la route, sans jeu de mots, et les gouvernements, qui ne fonctionnent qu'à nos frais, échouent à éliminer cette congestion de plus en plus insupportable et coûteuse.

Il faut ajouter à cela un autre facteur aggravant. D'ici 15 à 20 ans, les villes du monde compteront deux milliards d'habitants de plus qu'aujourd'hui. Beaux embouteillages en perspective.

QUOI FAIRE ?
S'il y avait une ou des solutions magiques, on les aurait appliquées depuis longtemps. Des solutions magiques, il n'y en a pas. À côté de tout ce qui a été et est encore essayé aujourd'hui, il y a une proposition qui n'a jamais été mise de l'avant. Cette proposition, c'est d'enrayer l'augmentation du parc automobile dans les milieux urbains chez nous. Il faut mettre un plafond au nombre de véhicules qui circulent dans les villes. Comment ? Laissez-moi vous proposer des solutions simples et sévères, qu'aucun gouvernement n'osera jamais oser appliquer.

D'abord, il est essentiel que toutes les villes de plus d’un demi-million d’habitants instaurent des péages coûteux et dissuasifs sur toutes les routes, autoroutes, ponts ou tunnels qui leur donnent accès. Comme ça, les gens y penseront avant de s'acheter un bungalow, par exemple, à Mirabel pour venir travailler à Ville Saint-Laurent sur l'île de Montréal, contribuant ainsi à la congestion.

Deuxièmement, le gouvernement doit légiférer pour qu'aucune adresse résidentielle ne puisse dorénavant compter plus d'une voiture immatriculée. Pendant la période de transition de deux ans allouée pour que les citoyens s'adaptent à cette nouvelle réalité en se défaisant de leur seconde ou même troisième voiture, de lourdes taxes doivent être imposées sur ces seconds et troisièmes véhicules.

Troisièmement, le prix de l'essence doit rapidement être multiplié par dix. Un litre d'essence devrait coûter entre dix et quinze dollars au Québec. Bien sûr, les banlieues dortoirs les plus éloignées seront désertées. Est-ce une perte ? Non.

Il y a d'autres mesures que les gouvernements du monde devraient adopter, malgré les protestations à prévoir des milieux d'affaires. Par exemple, les nouveaux modèles annuels de voitures ou de camions ne devraient plus exister. Les manufacturiers ne pourraient apporter de changements à leurs modèles qu'à tous les trois ans. Cela signifierait que tout modèle demeurerait 'neuf' et en vente pendant trois ans.
Pour que la mesure soit équitable pour tous les manufacturiers, les gouvernements devraient ensemble l'année où commencerait ce cycle triennal. Les suppléments hebdomadaires sur l'auto dans les grands médias devraient aussi cesser d'être publiés. De plus, personne ne pourrait acheter une auto ou un camion sans une mise de fond (un comptant) équivalent à 15% de la valeur du véhicule.

Enfin, pour frapper davantage l'imagination collective, il faudrait mettre fin aux courses des automobiles mues à l'essence, notamment la F1, et ne permettre que les courses de véhicules électriques.

Je sais, je sais, tout cela est politiquement suicidaire et personne, je me répète, n'osera proposer ces mesures draconiennes. Hé, je nuirais à l'économie, à l'industrie de l'auto qui, tout en nous empoisonnant l'existence, fait rouler les affaires. Pas de F1 priverait les villes des inestimables « retombées économiques » de ces événements, inestimables parce que personne n'en fait jamais le bilan après les événements. Bref, je suis dans le champ.

Mais moi, je peux rêver… C'est encore permis. Et puis, avez-vous de meilleures idées pour contrer cette congestion devenue permanente dans les villes ? Je suis ouvert à toutes les suggestions…

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mardi 3 octobre 2017

ILS REGARDENT, MAIS ILS NE VOIENT PAS

Ce que j'ai lu dans les médias sur l'élection complémentaire de Louis-Hébert (Presse, Soleil, Devoir, Journal de Montréal) est aberrant. Tous Les chroniqueurs regardent, mais ne voient rien.

Pour ce qui est de la candidate libérale, je crois que son nom à consonnance arabe ne l'a pas aidée dans ce bastion pas mal « pure laine » qu'est Louis-Hébert. Je suis sûr que cela a joué contre elle, même si ce n'est pas « bien » de l'écrire. Les opineux et commentateux ne l'ont donc pas dit ou écrit. Je crois aussi que cette dame n'avait aucune notoriété dans le comté, même après avoir servi Sam Hamad dans le comté depuis des années.

Ce qui m'a renversé dans les commentaires, cependant, c'est la « claque » que Louis-Hébert aurait infligée à Philippe Couillard.
 
Toute une claque en effet : après 15 ans de règne libéral, sa candidate totalement inconnue du public et repêchée in extremis finit quand même deuxième dans la course, loin derrière l'élue de la CAQ qui a la majorité absolue des voix exprimées, 51%. Un doux soufflet, pas vraiment une claque...
 
LA VRAIE CLAQUE
 
La vrai claque, c'est le PQ qui l'a reçue lundi. Son candidat est arrivé troisième, derrière la candidate libérale inconnue. À 16% des voix, le candidat péquiste n'est même plus un facteur significatif dans la course. Et la deuxième vraie claque, c'est Québec Solidaire qui, à 5 ou 6% des voix, ne vaut même plus la peine qu'on s'y attarde.

Cette élection complémentaire n'est pas nécessairement annonciatrice de ce qui va se passer dans un an. Mais elle vient confirmer ENCORE UNE FOIS des tendances lourdes dans l'électorat.

Le PLQ est increvable, même après 15 ans de pouvoir presque ininterrompu. Il est évidemment mûr pour un séjour assez prolongé dans l'Opposition et peut-être un nouveau chef doté d'une réelle empathie. Mais ce parti ne disparaîtra pas.
 
Pendant que les péquistes étaient à Barcelone en fin de semaine, les caquistes, eux, travaillaient, comme toujours. La CAQ est un parti studieux, appliqué, travaillant et prévisible.
 
La CAQ, si elle ne forme pas le gouvernement, sera l'Opposition officielle après le 1er octobre 2018. Le PQ se dirigera vers les poubelles de l'histoire. Quant à QS, sa marginalité a une permanence garantie.

C'est pourtant écrit dans le ciel depuis un bon moment... Nos analystes regardent tout cela, mais il ne voient pas.
 
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