Le
Parlement de l'Ontario compte, en 2014, 107 députés, soit 18 de moins que le
nombre de députés à l'Assemblée nationale du Québec. Seulement à
ce chapitre, cela représente pour la province voisine une vingtaine de millions
$ de moins en dépenses par année. Au 1er juillet 2012, le Québec comptait un
peu plus de 8 millions d'habitants, et l'Ontario, 13,5 millions.
Est-ce
que les 107 députés de Queen's Park signifient une vie politique ontarienne
moins démocratique qu'au Québec ? À voir le nombre de fois où le gouvernement
de l'Ontario a été minoritaire depuis 35 ans, il est permis d'en douter. Tout
comme au Québec, la vie politique ontarienne est très animée, et tout ne baigne pas
dans l'huile entre les conservateurs, les libéraux et les néo démocrates.
Question
: pourquoi ne pas imiter l'Ontario qui, sous le gouvernement de Mike Harris, a
décidé d'adopter les limites des circonscriptions électorales fédérales en
Ontario pour les utiliser au plan provincial ? Ce faisant, l'Ontario a réduit
le nombre de ses députés.
Les bonnes âmes et certains médias ont, comme à
l'habitude, déchiré leurs chemises sur la place publique, mais rapidement, les
Ontariens se sont habitués à une Assemblée législative moins nombreuse et il ne
semble pas que les citoyens ontariens s'en plaignent.
Attaquer une vache sacrée
Au
Québec, nous avons des bureaucrates, démographes et géographes, qui sont payés
pour étudier en permanence les limites des circonscriptions électorales
provinciales. Ce faisant, le Québec dédouble à ses frais un travail déjà bien fait par Élections Canada pour les
circonscriptions électorales fédérales sur le territoire du Québec. Ce dédoublement est fait par le Québec, et non par Ottawa.
Est-ce
que ce serait si sacrilège pour le Québec d'imiter l'Ontario, donc d'adopter
les limites des circonscriptions électorales fédérales pour faire élire ses députés à
l'Assemblée nationale et d'avoir 78 députés
provinciaux au lieu de 125 ? Est-ce que cela ne correspondrait pas
davantage à notre situation financière collective ?
Je
vois et j'entends d'ici les clameurs et les cris outragés face à cette idée,
face à cette proposition. Ce sera, bien sûr, "rapetisser" le Québec,
le "canadianiser", en "faire une province comme les autres",
"l'émasculer dans le plus profond de sa démocratie", "porter
atteinte à sa symbolique profonde", "mettre en péril son caractère
distinct", etc., etc., etc… La SSJB, le PQ, QS, ON, bref, tous les groupes
et partis nationalistes alphabétisés vont nous servir ces arguments à satiété.
Tous
ces arguments plutôt creux sont connus, archi connus. Ce qu'ils ne disent pas,
cependant, c'est qu'une mesure comme celle-là, à terme, représenterait des
économies structurelles d'au moins une centaine de millions $ par année. Ce
qu'ils ne disent pas non plus, c'est que le citoyen moyen s'en moque pas mal d'avoir 78
ou 125 députés à Québec.
Réduire
la bureaucratie, réduire le nombre de députés ne fera mourir personne. Il est grand
temps d'y songer sérieusement.
Le Gouvernement du Québec a demandé aux citoyens des suggestions pour réduire ses coûts. Voilà : j'ai présenté la mienne.
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