lundi 21 mai 2018

PQ : RIEN NE VA PLUS

Ça ne va pas bien pour le PQ de Jean-François Lisée. Après avoir proposé de stopper les travaux du REM, rien de moins, voilà que les médias dévoilent que la candidate péquiste dans Maskinongé, Muguette Paillé, au cours des dernière semaines, a « formulé ou cautionné une série de commentaires agressifs dans ces forums de discussion, notamment au sujet de l'Islam. Mme Paillé a « aimé » un commentaire qui présente l'Islam comme une « idéalogie (sic) démoniaque totalitaire ». Elle a aussi « aimé » qu'un internaute propose de « castrer avec une lame de rasoir » les musulmans pour « les empêcher de violer les femmes et les petites filles ». Elle a également qualifié le premier ministre Justin Trudeau d’« antinationaliste », de « voleur» et de «menteur», et présenté Philippe Couillard comme un « cheikh ». »

Cela, C’était rapporté dans La Presse du 15 mai 2018. Madame Paillé, bien évidemment, a retiré sa candidature.

Alors que le Bloc québécois s’effondre, un de ses visages les plus emblématiques, Michel Gauthier, prend sa carte de membre du Parti conservateur du Canada et rigole avec Andrew Scheer.

Alexandre Taillefer, « techniquement » membre du PQ, présidera la campagne libérale de Philippe Couillard après avoir été approché deux fois par… la CAQ pour être candidat. Il ne semble pas que le PQ ait tenté de recruter un des hommes d’affaires les plus en vue au Québec. Quelqu’un au PQ dormait au gaz. Faudrait lui rappeler que l’élection est le premier octobre 2018, pas 2019.
Pendant ce temps…
Pendant ce temps, les sondages se suivent… et se ressemblent. La CAQ est en tête des intentions de vote, suivie du PLQ. Assez loin derrière, vient le PQ au plus bas des intentions de vote depuis sa fondation, suivi enfin de QS.

Comme les diverses firmes (Ipsos, Léger Marketing, etc.) présentent à peu près toutes le même tableau sondage après sondage, quelque chose s’est passé dans la tête des Québécois et des Québécoises qui n’a plus rien à voir avec l’idéal de l’indépendance politique de la province. Le monde a beaucoup changé entre 1970 et 2018. Le PQ, à part changer la couleur et l’orientation de la barre dans la lettre Q de son sigle, n’a pas vu ou compris ce changement.
Voilà aussi qu’un chroniqueur généralement assez sympathique au nationalisme québécois, Claude Villeneuve, écrit dans le Journal de Montréal (et de Québec)[1] : « Serait-il possible que le PQ cesse d’écrire lui-même l’argumentaire de ses adversaires ? Sa position est compliquée, mais elle est légitime, voire nécessaire. Éviter de la discréditer d’emblée serait salutaire. »

Un autre chroniqueur dans ce même média[2], Rémi Nadeau, écrit à propos de Québec solidaire : « À voir et entendre Gabriel Nadeau-Dubois, il se dégage une impression qu’à l’exception de la question identitaire, les péquistes pourraient trouver bien des terrains d’entente avec lui. Si les sondages disent vrai, ce n’est pas seulement une simple défaite que risque de subir le parti de Jean-François Lisée le 1er octobre, mais une dégelée. La poussière retombée, peut-être Véronique Hivon sera-t-elle tentée de reprendre des pourparlers avec Nadeau-Dubois... »
Qu’est-ce que ne va plus dans le Parti québécois, naguère porteur d’espoir et d’idéalisme ? Même s’il abandonnait l’article un de son programme (sur l’accession à la souveraineté du Québec), l’impression subsiste que ce parti n’a plus sa place dans notre société. Malgré des erreurs tactiques et stratégiques, son chef et sa co-chef sont actifs, mettent de l’avant des propositions, critiquent le gouvernement, comme c’est leur devoir, mais comme on dit au casino, rien ne va plus.

On assiste possiblement à la fin de ce qui fut un grand parti, comme on a assisté en 1973, à la fin de l’Union nationale. Ce spectacle est désolant. Il l’est toujours.



[1] Journal de Montréal, 16 mai 2018.
[2] Ibid.

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