Malgré les milliards investis, la congestion perdure et s'aggrave dans la plupart des villes, moyenne et grandes. Quand la ville de Québec vit d'énormes problèmes de congestion, c'est que quelque chose ne va pas.
UNE LUTTE PERDUE D'AVANCE
Ce qui se passe, pourtant, est assez simple. Pendant que les gouvernements palabrent et investissent, réparent et élargissent les routes, les gens achètent en nombres de plus en plus élevés des véhicules personnels. Par exemple, comme le rapportait La Presse du 12 avril 2013, «De 2006 à 2011, la population de la région métropolitaine a connu une croissance de 5,7 %. Or, durant la même période, la Société de l'assurance automobile du Québec a enregistré une hausse de 10,9 % du nombre de véhicules.»
Le
Journal de Montréal, le 12 octobre 2017, nous apprend que «de 2009 à 2014, le
nombre de véhicules a progressé de 4 202 447 à 4 543 644, selon les données de
la SAAQ.» C'est près de 350 000 véhicules de plus en 5 ans. La Ville de Québec
a, quant à elle, connu un accroissement de 20% de son parc automobile en dix
ans. Bref, les gouvernements et les administrations municipales perdent à
l'avance leur lutte contre la congestion routière parce que rien ne règlemente
l'augmentation incessante du nombre de véhicules sur les rues, avenues, routes
et autoroutes dans nos villes. L'équation ne tient pas la route, sans jeu de
mots, et les gouvernements, qui ne fonctionnent qu'à nos frais, échouent à
éliminer cette congestion de plus en plus insupportable et coûteuse.
Il faut
ajouter à cela un autre facteur aggravant. D'ici 15 à 20 ans, les villes du
monde compteront deux milliards d'habitants de plus qu'aujourd'hui. Beaux embouteillages en perspective.
QUOI FAIRE ?
S'il y
avait une ou des solutions magiques, on les aurait appliquées depuis longtemps.
Des solutions magiques, il n'y en a pas. À côté de tout ce qui a été et est
encore essayé aujourd'hui, il y a une proposition qui n'a jamais été mise de
l'avant. Cette proposition, c'est d'enrayer l'augmentation du parc automobile
dans les milieux urbains chez nous. Il faut mettre un plafond au nombre de
véhicules qui circulent dans les villes. Comment ? Laissez-moi vous proposer
des solutions simples et sévères, qu'aucun gouvernement n'osera jamais oser
appliquer.D'abord, il est essentiel que toutes les villes de plus d’un demi-million d’habitants instaurent des péages coûteux et dissuasifs sur toutes les routes, autoroutes, ponts ou tunnels qui leur donnent accès. Comme ça, les gens y penseront avant de s'acheter un bungalow, par exemple, à Mirabel pour venir travailler à Ville Saint-Laurent sur l'île de Montréal, contribuant ainsi à la congestion.
Deuxièmement, le gouvernement doit légiférer pour qu'aucune adresse résidentielle ne puisse dorénavant compter plus d'une voiture immatriculée. Pendant la période de transition de deux ans allouée pour que les citoyens s'adaptent à cette nouvelle réalité en se défaisant de leur seconde ou même troisième voiture, de lourdes taxes doivent être imposées sur ces seconds et troisièmes véhicules.
Troisièmement, le prix de l'essence doit rapidement être multiplié par dix. Un litre d'essence devrait coûter entre dix et quinze dollars au Québec. Bien sûr, les banlieues dortoirs les plus éloignées seront désertées. Est-ce une perte ? Non.
Il y a d'autres mesures que les
gouvernements du monde devraient adopter, malgré les protestations à prévoir des
milieux d'affaires. Par exemple, les nouveaux modèles annuels de voitures ou de camions ne devraient plus exister. Les
manufacturiers ne pourraient apporter de changements à leurs modèles qu'à tous
les trois ans. Cela signifierait que tout modèle demeurerait 'neuf' et en vente
pendant trois ans.
Pour que la mesure soit équitable pour tous les
manufacturiers, les gouvernements devraient ensemble l'année où commencerait ce
cycle triennal. Les suppléments hebdomadaires sur l'auto dans les grands médias
devraient aussi cesser d'être publiés. De plus, personne ne pourrait acheter
une auto ou un camion sans une mise de fond (un comptant) équivalent à 15% de
la valeur du véhicule.
Enfin, pour frapper davantage l'imagination collective, il faudrait mettre fin aux courses des automobiles mues à l'essence, notamment la F1, et ne permettre que les courses de véhicules électriques.
Je sais, je sais, tout cela est politiquement suicidaire et personne, je me répète, n'osera proposer ces mesures draconiennes. Hé, je nuirais à l'économie, à l'industrie de l'auto qui, tout en nous empoisonnant l'existence, fait rouler les affaires. Pas de F1 priverait les villes des inestimables « retombées économiques » de ces événements, inestimables parce que personne n'en fait jamais le bilan après les événements. Bref, je suis dans le champ.
Mais moi, je peux rêver… C'est encore permis. Et puis, avez-vous de meilleures idées pour contrer cette congestion devenue permanente dans les villes ? Je suis ouvert à toutes les suggestions…
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