Les économies...
Le gouvernement invoque les économies à venir de la fusion
des administrations des commissions scolaires fusionnées. Quelles économies ?
Toutes les fonctions que remplit au jour le jour une commission scolaire
devront continuer à être remplies. On a beau dire "faire plus avec
moins", il y a des limites à cet élastique.
Les fonctions remplies par les commissions scolaires sont
évidentes : embauche et rémunération des employés, y inclus les enseignants;
organisation du transport scolaire, gestion des remplacements de personnel
(souvent le matin même); détermination l'ouverture ou de la fermeture des
écoles en contexte de tempêtes hivernales; construction et entretien des
bâtiments scolaires, gestion prudente des budgets pour mener toutes ces
activités, nomination des directions d'école, etc.
Les fusions des commissions scolaires ne feront pas disparaître
ces tâches, et celles-ci ne diminueront pas par l'opération "fusion".
La très grande partie des personnes qui remplissent ces tâches sont syndiquées,
et ces gens travaillent fort pour que nos écoles primaires et secondaires
fonctionnent le mieux possible pour instruire et éduquer nos enfants.
Où sont les économies ? Elles ne sont nulle part. De plus,
en grossissant l'administration des commissions scolaires fusionnées, le coût
global de l'enseignement primaire et secondaire sera très vraisemblablement
plus élevé. Que ceux qui en doutent examinent attentivement la progression des
dépenses des villes fusionnées en 2001. On attend toujours les fameuses
économies d'échelle.
Une meilleure organisation de l'instruction publique...
En principe, si on se fie à la propagande gouvernementale,
cette opération de fusion des commissions scolaires devra permettre une
meilleure organisation de l'instruction publique, mais ne touchera pas les
services aux élèves. Excusez mon ignorance crasse, mais si cette opération
"fusion" ne touche pas aux services aux élèves, but premier de
l'existence du système d'éducation, comment peut-elle permettre "une
meilleure organisation de l'instruction publique" ?
On nage en plein Kafka, ici. C'est le triomphe de la pensée
absurde. Si on ne touche pas aux services rendus aux élèves, on ne touche donc
pas au ratio élèves / enseignants, on ne modifiera pas les régimes
pédagogiques, on va continuer à embaucher des enseignants bien formés pour
remplacer ceux et celles qui partent à la retraite, etc.
Vous dites "une meilleure organisation" ? Vraiment
? Le fardeau de la preuve repose sur les épaules des bureaucrates et des
politiciens qui ont mis de l'avant cette idée archi-usée de "fusionner"
pour mieux organiser. Les fusions vont créer plus d'administrations alourdies
au sein des commissions scolaires restantes. Qui dit plus d'administration dit
en même temps une organisation de l'éducation plus lourde, donc moins bonne.
Les deux arguments, économies et organisation, sont des vues
de l'esprit qui ne reposent sur rien dans la réalité quotidienne de
l'enseignement primaire et secondaire au Québec.
La seule vraie économie consisterait à congédier sans autre
forme de procès les promoteurs de ces fusions. L'État épargnerait au moins
leurs salaires. Une meilleure organisation ne peut reposer que sur moins
d'administration, et non pas sur des administrations engraissées et alourdies.
Il est encore temps de mettre fin à cette folie passagère
des fusions des commissions scolaires que personne ne demande ni n'a demandé.
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