Le vendredi 12 décembre dernier, « la nouvelle voulant le
gouvernement de Philippe Couillard retranche les 130 000$ de subventions allouées aux Publications BLD, qui
sont derrière Les débrouillards, Les explorateurs et Curium, a
créé une onde de choc », nous dit La
Presse[1]. « L'éditeur
des trois publications, Félix Maltais, dénonçait une «attaque de la culture
scientifique». Pour protéger les magazines scientifiques et pour dénoncer la
mise à mort de l'ASP, les mots-clics #Sauvons ASP et #SansLesDébrouillards ont
été créés. Les chroniques, les pétitions et les sorties en règle contre la
décision du gouvernement se sont accumulées.»
Résultat ? Deux jours plus tard, le 14 décembre, le
gouvernement Couillard fait marche arrière et annonce que la subvention sera
maintenue.
Je suis bien heureux pour les petits scientifiques. Je le
suis moins pour le Québec. Si ce gouvernement, après 24 heures de pleurnichages
sur une subvention de 130 000 $, change d'idée et renonce à cette épargne,
qu'est-ce que ce sera lorsque que des sommes autrement considérables, de
l'ordre de millions et de dizaines de millions de dollars, seront en jeu ? La dernière volte-face gouvernementale me laisse plus que songeur. Cela n'augure rien de bon pour l'avenir.
Déjà, par exemple, il semble que les festivités de la
Saint-Jean-Baptiste (aussi appelées la Fête nationale) seront un peu moins
financées en… 2016. Je suis sûr que dans les officines des mouvements
nationalistes, on prépare déjà des campagnes de dénigrement de ce gouvernement,
de contestation de cette réduction anticipée du
financement du party bleu et blanc annuel. Si le gouvernement Couillard a reculé
devant un petit peu d'agitation autour de l'éveil à la science des enfants, que
fera-t-il devant les accusations de crime de lèse-majesté de la nation québécoise
qu'on ne manquera pas de lui lancer au visage avec trémolos dans la voix ?
Ma crainte, c'est que ce gouvernement, à coup d'avancées et
de reculs, ne finisse que par faire du 'sur place' et ne parvienne pas à s'attaquer
aux problèmes structurels du budget du Québec. Nous avons accumulé une dette collective
de 275 milliards $.
Remarquez que nous aurions reporté Madame Marois au pouvoir de façon majoritaire, nous ferions face exactement au même problème, et que le gouvernement réélu devrait suivre à peu près le même chemin que celui que tente de suivre le gouvernement Couillard aujourd'hui. La dette, notre dette distincte à nous, Québécois, n'a pas de couleur partisane.
Le gouvernement du Québec, peu importe sa couleur, doit se tenir debout et arrêter de
reculer. Remarquez que nous aurions reporté Madame Marois au pouvoir de façon majoritaire, nous ferions face exactement au même problème, et que le gouvernement réélu devrait suivre à peu près le même chemin que celui que tente de suivre le gouvernement Couillard aujourd'hui. La dette, notre dette distincte à nous, Québécois, n'a pas de couleur partisane.