samedi 22 février 2014

GASPILLER NOTRE ARGENT...

Nous sommes au seuil d'une (autre) campagne électorale, qui sera décidée par la seule première ministre Pauline Marois. Sans qu'on s'en émeuve, elle va commettre un abus de pouvoir, et la plante verte, qu'on appelle aussi notre lieutenant-gouverneur, va obtempérer obséquieusement à la demande de Madame Marois de dissoudre le Parlement.

Madame Marois va faire cela sans tenir compte de la Loi sur les élections à date fixe adoptée par son gouvernement il n'y a pas deux ans. Et elle va le faire impunément: la loi sur les élections à date fixe ne comporte aucune sanction pour quiconque la violerait. Cette loi ne vaut donc pas le papier sur lequel elle est imprimée, et elle demeure un voeu pieux hypocrite. 

Si cette loi prévoyait l'inhabilité à siéger durant deux mandats successifs pour tout parlementaire qui la violerait de façon délibérée - je vise ici la personne qui est premier ministre, on pourrait la prendre au sérieux. Mais non, cette loi, c'est de la poudre aux yeux politicienne du plus bas étage.

Si notre lieutenant-gouverneur se redécouvrait une colonne vertébrale et ayant reçu la démission du gouvernement minoritaire de Madame Marois, il décidait, comme le prévoit la constitution et les usages parlementaires, d'offrir au chef du deuxième parti comptant le plus grand nombre de députés, de tenter de former à son tour un gouvernement, nous épargnerions les dizaines de millions de dollars que coûtera l'élection hâtive qui s'en vient.

Cette solution n'est pas très excitante pour les médias et pour l'industrie de l'information instantanée, mais elle générerait moins de cynisme populaire additionnel envers toute la classe politique. Il est temps de songer à reconstruire petit à petit le respect perdu des citoyens pour les hommes et femmes politiques et pour les institutions qui les gouvernent. Pour cela, il n'y a pas de petits gestes.

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1 commentaire:

  1. Jean-Olivier Lemieux22 février 2014 à 10 h 00

    Si ce n'est pas le premier ministre qui déclenche une élection c'est l'opposition lors du dépôt du prochain budget. Une loi électorale à date fixe ne peut fonctionner que dans le cadre d'une situation de gouvernement majoritaire. Le système parlementaire britannique concentre les pouvoirs comme aucun autre système démocratique dans le monde. C'est la prérogative du 1er ministre de choisir le moment du déclenchement des élections. De permettre à l'opposition seule de décider du moment d'aller en élection c'est ignorer les règles élémentaires du combat politique. Je m'étonne que votre article ne soit pas sorti au moment des élections de 2009 alors qu'aucun enjeu social important n'était à l'ordre du jour. C'était pourtant une situation de gouvernement minoritaire. Il aura fallu un gouvernement conservateur majoritaire au fédéral pour qu'une loi à date fixe y soit adoptée. C'est une condition essentielle pour le fonctionnement de notre parlement conçu pour le bipartisme.

    Jean-Olivier Lemieux

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