D'abord
une fleur
Je critique souvent le ministère des
Transports du Québec que je désigne souvent par dérision de son ancienne
appellation de ministère de la Voirie.
Mais cette fois, je ne le ferai pas : en effet, d'avoir pu ouvrir à nouveau à
la circulation l'A40 Ouest moins de 48 heures après l'accident de mardi mérite
un honnête coup de chapeau. Fallait le faire, et le ministère l'a fait.
Je salue aussi les intervenants sur place,
policiers, ambulancier et pompiers : ils et elles ont tous et toutes fait
preuve d'un grand professionnalisme.
Ensuite,
le pot
Je réserve le pot à la portion élevée le
l'A40, qui va de Saint-Léonard dans l'Est à Saint-Laurent dans l'Ouest. Cette
voie « rapide » surélevée a été conçue dans les années 1950, et construite vers
la même époque. Elle est, évidemment désuète. Les trois voies de circulation dans
chaque sens sont trop étroites ; de plus, il n'y a aucun espace ou voie réservée pour permettre à
des véhicules d'urgence de se rendre sur les lieux d'un accident : l'autoroute
est trop étroite. Mardi dernier, les ambulances et les camions de pompiers
étaient bloqués derrière les autos et les camions immobilisés sur les trois
voies de l'autoroute et donc ne pouvaient pas atteindre le site de l'incendie.
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L'accident de
mardi dernier doit nous ouvrir les yeux. Le gouvernement du Québec mijote
peut-être des projets pour cette section de l'A40, mais on ne les connaît pas.
Faute de projets de reconstruction ou d'enfouissement de cette autoroute, je mets
de l'avant quelques suggestions de mon cru. Je ne suis ni ingénieur ni expert en
circulation. Mais j'ai des yeux pour voir, et en me promenant à pied sur la
portion élevée de l'A40 comme je l'ai fait mardi en observant les explosions,
les flammes immenses et la fumée noire qui enveloppait l'édifice en hauteur de
la FTQ, il m'est venu quelques idées.
D'abord, il
faut que le ministère pratique des ouvertures dans la bande bétonnée centrale à
tous les 500 ou 1 000 mètres. Ces ouvertures qui seraient faciles à sécuriser en
temps normal, seraient immensément utiles en cas d'accidents sur l'autoroute.
Ensuite, nous
sommes en 2016. Suite au grave accident de mardi, il faut repenser la
circulation sur la partie surélevée de l'A40 à Montréal. Il est temps d'y
créer, au centre de chaque côté du muret de séparation, une voie étroite de
circulation réservée en tout temps aux véhicules d'urgence. Pour ce faire, le
ministère doit se résoudre à ramener l'A40 dans cette portion à seulement deux
voies un peu élargies dans chaque direction pour réserver la voie de gauche
(un peu plus étroite) aux urgences. Oui, cela va engorger la circulation en provenance
de l'Est et de l'Ouest de l'île. Cet engorgement durera le temps que les
automobilistes ajustent leur comportement en conséquence, ainsi que l'industrie
du camionnage.
Le temps n'est
plus à la facilitation toujours grande de la circulation, mais plutôt à une
sécurité plus grande des véhicules et de leurs occupants. Les solutions que je préconise
ne sont ni parfaites, ni idéales. Elles sont moins utopiques que celle qui consiste à interdire les camions aux heures de pointe en cette époque du juste à temps.
Dans le contexte, avec cette vieille autoroute
obsolète et dangereuse, il n'y a pas de solutions parfaites. Mais pour éviter
d'autres drames comme celui de mardi, les suggestions que je mets de l'avant sont
peut-être les plus réalistes et les moins dispendieuses à implanter.
Comme Monsieur
Larousse, je sème à tout vent…