Comme si tout cela n'était pas déjà suffisant, l'intervention unilatérale irréfléchie des États-Unis en Irak en 2003 a contribué à déstabiliser encore plus la région.
Puis, depuis quelques années, alors même
que la Syrie est ravagée par une interminable guerre civile, que l'Irak se
déchire entre Chiites, Sunnites et Kurdes et que l'Iran tente un timide retour au
sein de la communauté internationale,
voilà que le cancer du jihadisme islamique, sous l'appellation d'État
islamique, vient miner davantage la région.
Ce qui est nouveau avec l'apparition de ces nouveaux barbares de l'État islamique,
c'est que les états où les insurgés islamistes réussissent à arracher du
territoire sont ouverts aux attaques
aériennes par des pays membres de l'OTAN autant que par les pays arabes
voisins.
Pourtant, les attaques aériennes de la coalition ne connaissent qu'un succès mitigé qui n'empêche pas l'État islamique de gagner du terrain au sol. Il est temps que la communauté internationale fasse davantage.
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Pourtant, les attaques aériennes de la coalition ne connaissent qu'un succès mitigé qui n'empêche pas l'État islamique de gagner du terrain au sol. Il est temps que la communauté internationale fasse davantage.
L'exemple
de 1939-1945
Dans les années 1930, il a fallu du temps
et la fin de beaucoup d'illusions pour que les pays concernés réalisent
l'ampleur de l'horreur sociale et humaine que fut le nazisme. Mais ce n'est pas
l'horreur qui a d'abord poussé les pays à agir. L'Angleterre et la France
avaient signé un protocole en vertu duquel ils viendraient en aide à la Pologne
si celle-ci était attaquée. Hitler a parié que les Anglais et les Français ne
feraient rien, comme cela avait été le cas en 1938 avec la Tchécoslovaquie.
Hitler a perdu son pari et son agression contre la Pologne a entraîné la
seconde guerre mondiale. Puis, dans un geste que les historiens n'arrivent toujours pas à expliquer, alors que les Etats-Unis n'avaient déclaré la guerre qu'au seul Empire du Japon, c'est Adolf Hitler qui a unilatéralement déclaré la guerre aux Etats-Unis trois jours après l'attaque japonaise à Pearl Harbour.
On connaît le reste. Les Alliés se sont unis et ont fini par défaire en Europe l'Allemagne nazie et, en Asie, l'Empire japonais dont les massacres humains n'ont pas eu beaucoup à envier à ceux des nazis.
Face à l'État islamique, il est temps que les pays civilisés du monde se décident à mettre fin à ce cancer
qui ronge le Moyen-Orient et qui inspire le terrorisme international. Il faut
éradiquer cet État islamique, comme on éradique de la mauvaise herbe ou comme on tue un chien enragé.
Pour atteindre ce résultat, les attaques
aériennes ne suffisent manifestement plus. Il faut, comme le veut l'expression,
« des bottes au sol ». Il y a 25 ans,
les États-Unis ont accepté que soit
formée une large coalition pour chasser l'Irak de Saddam Hussein du Koweit qu'il avait envahi et pillé. Cette
coalition, sous l'égide de l'ONU, incluait nombre de pays arabes inquiets des
visées hégémonistes du dictateur irakien. Nous en sommes là aujourd'hui, face à l'État
islamique.
Cette insurrection inquiète non
seulement le monde, mais aussi tous les pays du Moyen-Orient. Le comportement
des jihadistes est d'une barbarie humaine insoutenable, en même temps que d'une
hargne ignoble et inacceptable du patrimoine culturel de l'humanité.
Il faut maintenant
que les pays du monde, avec un mandat des Nations Unies, s'unissent pour écraser ce cancer qu'est l'État islamique.
Cela ne règlera pas tous les problèmes du Moyen-Orient, mais cela apporterait
une pierre de plus à l'esquisse de solutions à moyen et long terme pour que la
paix revienne dans une région du monde qui ne l'a pas beaucoup connue depuis un
siècle.
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Images : Internet