Quiconque essaie de voler un bien public ou de s'en servir à
des fins personnelles commet un méfait, punissable par la loi. Un employé d'une
ville qui volerait des matériaux destinés à la construction d'un bien public
serait, à juste titre, accusé de vol. peu importe sa motivation.
Un bien public, ça se respecte. D'abord, il a été acheté
avec l'argent de nos taxes et impôts. Puis, il est au service de tout le monde, pas d'un groupe en particulier. Vandaliser un bien public revient donc à
voler le public.
J'en viens à mon propos. À Montréal, depuis le début de la
contestation du projet de loi 3 (maintenant devenu loi), pompier, policiers et
employés de la Société de transport de Montréal s'en sont donnés à cœur joie,
couvrant les véhicules publics de leurs autocollants et allant même, dans le
cas des pompiers, jusqu'à peindre en noir les camions d'incendies.
Si, par malheur, dans un moment d'égarement, je m'avisais
d'appliquer un autocollant sur
une voiture de police, je serais aussitôt arrêté
et accusé de méfait. Pourquoi n'en est-il pas de même pour les syndiqués
vandales ? Deux poids, deux mesures ?
Notre société a perdu beaucoup de ses repères au fil des
dernières décennies. Il est temps de recommencer le travail d'éducation civique
nécessaire pour ré-établir ces repères convenus sans lesquels la vie en société
peut devenir un enfer.
J'en ai marre de voir les véhicules publics de nos
policiers, pompiers ou conducteurs d'autobus vandalisés et salis. Il est temps
que les responsables de ces autocollants 1) les enlèvent eux-mêmes et 2) retrouvent
le nécessaire respect de tout ce qui appartient à tous, pas seulement à ceux
qui s'en servent pour leur travail.
Il est temps aussi que, peu importe les causes syndicales,
le respect du public et du bien public redevienne une valeur importante dans
notre société.
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