À propos du « Plan Ouest » de la
Ville de Québec, le chroniqueur François Bourque écrivait dans le Soleil : « Comment en
faire un quartier plus dense et plus agréable à vivre et à marcher, avec des
espaces verts et des aires de détente ? » Or, ce n’est pas d’hier que les trottoirs, de Québec,
quand ils existent, ‘avortent’ sans raison, disparaissent, ne sont que d’un
côté de la rue, ou n’existent tout simplement pas, comme sur le boulevard
Laurier devant toute la longueur de l’Université Laval. Incroyable !
En ce sens, la ville de Québec issue des
fusions du 1er janvier 2002, a beaucoup de chemin à faire pour devenir une véritable
ville, un vrai milieu urbain sur l’ensemble de son territoire.
LA
PREMIÈRE PLACE PUBLIQUE
Dans tout milieu urbain, le trottoir
est la toute première place publique, là où citoyens et citoyennes se croisent
en allant faire leurs courses, travailler, prendre une marche ou simplement
humer l’air du temps. Le trottoir est aussi une protection contre
l’automobile. C’est pour cela que les rues des anciennes banlieues de
Sainte-Foy, de Charlesbourg, de Beauport ou de Cap-rouge, construites sans
trottoirs, sont si dangereuses pour les piétons. À l’inverse, dans le
Vieux-Limoilou, toutes les rues sont bordées de trottoirs des deux côtés.
Au moment du triomphe de l’automobile dans
les années '50 et '60, nul ne prédisait que le nombre d’autos exploserait autant.
Que les résidences à deux ou trois automobiles deviendraient la norme plutôt
que l’exception. Que l’empoisonnement de l’environnement par la congestion
urbaine par l’auto deviendrait de plus en plus socialement et économiquement
inacceptable. L'absence de trottoirs, dans beaucoup trop de
quartiers de Québec, est une histoire d’horreur qui met en danger la sécurité
des piétons.
Bien sûr, la Ville de Québec en construit, ici et là. Mais c'est nettement insuffisant pour corriger les erreurs du passé et fournir à tous ses citoyens ce service essentiel à longueur d'années. Québec n'a pas encore appris ce qu'est une ville moderne.
Quand je vois la ville refaire entièrement,
dans mon coin, des rues comme Chanoine-Scott ou encore Duchesneau
(entre Quatre-Bourgeoys et le Chemin Sainte-Foy) à l’identique, c’est-à-dire sans ajouter de trottoir là où il n’y
en avait pas avant la réfection, quand je vois ma ville rénover une petite rue
(la rue Lanthier à la Pointe de Sainte-Foy) où il y avait deux trottoirs et en remplacer un par une simple bordure de ciment, j’en conclus que l’administration
municipale, à l’instar de son premier magistrat, n’a pas de vision de ce
que doit être une ville du 21e siècle, un milieu urbain « un
quartier plus dense et plus agréable à vivre et à marcher, avec des espaces
verts et des aires de détente », pour reprendre les mots de François
Bourque…
Rue Lanthier en 2007
Rue Lanthier en 2013, un trottoir en moins
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